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Prix de l’énergie: vers un tarif moyen pour les deux tiers de la population? Voici qui pourrait être concerné

Paul Magnette, le président du Parti socialiste, était l’invité de la matinale de Bel RTL. Interrogé par Fabrice Grosfilley, il a précisé les positions du PS concernant les mesures à adopter pour réduire les factures énergétiques des ménages et des entreprises.

Un nouveau comité ministériel restreint (kern) énergie s’est déroulé ce mardi soir pour étudier les mesures de soutien destinées à alléger les factures énergétiques, tant des entreprises que des ménages

Le Parti socialiste plaide pour un blocage des prix. "On le réclame depuis des mois et on voit que petit à petit les lignes bougent", indique Paul Magnette.
Est-ce qu’on attend qu’on le fasse au niveau européen ? "Sur le plan de l’électricité, on peut le faire ici en Belgique. On a les moyens de le faire et on doit le faire. Si l’Europe ne le décide pas, nous devons le décider nous-mêmes".

"On doit fixer les prix de l’électricité, on doit arrêter de laisser le marché qui est devenu complètement fou, qui ne répond plus à aucune règle de bon sens, fixer des prix qui sont délirants".

Comment parvenir à fixer les prix?

En ce qui concerne le gaz, le président du PS convient que c’est compliqué : "parce que la Belgique n’est pas productrice de gaz ou de pétrole. Nous n’avons pas non plus de grandes sociétés pétrolières, comme les Français, les Anglais ou les Néerlandais. Il faut vraiment que ce soit l’Europe qui bloque les prix du gaz. L’Europe doit dire aux pays producteurs de gaz : nous n’achèterons pas à un prix plus élevé que celui auquel vous vendez aux Chinois ou aux Indiens, par exemple. Cela permettrait de baisser déjà très nettement les prix du gaz et donc aussi les prix de l’électricité fabriqué à partir de gaz".

Pour l’électricité, Paul Magnette explique qu’en Belgique, "elle est produite pour le reste avec du nucléaire et de renouvelable. Et là, on peut parfaitement fixer les prix". Il avance également que quand il était ministre de l’Energie, il y a une douzaine d’années, il avait mis en place une taxe sur la rente nucléaire. "Elle rapporte aujourd’hui déjà 700 millions d’euros, donc on taxe déjà les surprofits en Belgique. Mais on doit les taxer beaucoup plus. Il y a des entreprises qui font des profits totalement indécents. C’est comme les surprofits de guerre, c’est totalement immoral. On doit les récupérer, on en récupère déjà la moitié grâce à la taxe que j’avais mise en place. On doit aller recherche encore 700 millions, un milliard et rendre cet argent aux citoyens, aux particuliers, aux travailleurs qui aujourd’hui n’arrivent pas à payer leurs factures".

Un tarif réduit, à côté du tarif social

Grâce à cet argent récupéré, le parti socialiste veut également mettre en place un tarif moyen. "On protège déjà 20% des ménages qui ont le tarif social. C’est un tarif très réduit, trois à quatre fois plus bas que le tarif commercial. Entre le tarif social pour les gens les plus pauvres et le tarif commercial que les plus riches peuvent payer normalement, il faut un tarif réduit, plafonné pour tous les autres, pour les travailleurs qui aujourd’hui ne s’en sortent pas".

Qui pourrait être concerné par ce tarif réduit ? C’est en discussion au sein du gouvernement. "Pour nous, ce sont les deux tiers de la population à peu près qui ne s’en sortent plus". Si on prend en compte les revenus, ce sera par exemples les personnes qui touchent "autour du salaire médian" (plus ou moins 3.300 euros bruts).

Le président du parti socialiste estime que ces mesures d’aides doivent être mises en œuvre d’ici la fin du mois d’octobre, avant que la consommation de chauffage ne devienne très significative.

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