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Coronavirus - Certificat vert européen pour voyager: quand et comment sera-t-il utilisé?

La Belgique fait partie des pays qui participent à la première phase-pilote du futur "certificat vert" Covid européen. Celui-ci est censé faciliter les voyages dès cet été, d’après la Commission européenne.

Invité sur le plateau de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL-TVI, Didier Reynders a été interrogé sur le sujet. Le commissaire européen à la Justice, membre du MR, a donné des précisions sur l’utilisation de ce certificat, le planning prévu et la protection des données des citoyens.

Pascal Vrebos: Quid de ce fameux certificat vert, qui n’est pas un passeport vaccinal, si j’ai bien compris. Mais qui donnera des indications privées du genre je suis vacciné, j’ai un test négatif, j’ai des anticorps… Ce sera pour quand ce certificat?

Didier Reynders: Le but, c’est qu’il soit opérationnel dans tous les Etats membres au plus tard le 30 juin. Mais nous démarrons déjà demain (ndlr : lundi 10 mai) des tests avec 17 Etats membres, dont les Etats du Benelux, la France, l’Allemagne ou l’Italie. Nous voulons faire en sorte que, dans le courant du mois de juin, tous les Etats membres soient prêts. Parce que ce sera un certificat obligatoire pour les Etats membres. Je veux dire par là que chaque citoyen aura le droit de demander le certificat sous forme numérique, donc sur votre smartphone, ou sur papier.

Pascal Vrebos: Pour voyager ?

Didier Reynders: En ce qui nous concerne, pour voyager uniquement. La base légale européenne, c’est pour les voyages. Et c’est sans discrimination. Puisque c’est à la fois des anticorps parce que vous avez été malade et que vous vous êtes remis de la maladie qui seront indiqués sur un certificat. Ou le vaccin, quel qu’il soit, mais seuls les vaccins autorisés par l’agence des médicaments devront être acceptés par tous les Etats membres. Ou le test, parce que vous savez que même début juillet, certains n’auront pas encore pu être vaccinés. Et puis certains ne veulent pas être vaccinés. Là on veut éviter toute discrimination. Et vous parliez des données, elles seront protégées. Seul un QR Code sera vérifié. Sur papier comme sur votre smartphone, on vérifiera simplement l’authenticité du certificat. On ne stocke pas les données ailleurs que chez vous.

Pascal Vrebos: Pourtant, certains sont inquiets pour les libertés individuelles. Même Georges-Louis Bouchez (ndlr : président du MR, le parti de Didier Reynders), la rectrice de l’ULB. Ils sont inquiets en disant "oulala, notre vie privée est en danger". C’est votre avis ?

Didier Reynders: Il faut distinguer tout ce qui se discute parfois dans les Etats membres sur des mécanismes particuliers. J’ai entendu parler de pass. Nous, dans le certificat au niveau européen, nous y travaillons avec le Parlement (ndlr : qui réunit les députés européens) et le Conseil (ndlr : Conseil européen, qui réunit les Premier ministres et présidents des Etats membres), parce que ce sera une loi européenne, ce sera un règlement. Donc il s’imposera à tous les Etats membres. Dans le cadre de ce règlement, je mène les négociations avec le Parlement et le Conseil pour renforcer, en fonction des demandes qui nous sont adressées, les règles de protection des données. Mais surtout de non-discrimination. Je le répète, quelqu’un qui ne voudra pas être vacciné pourra continuer à voyager en utilisant des tests. Il faut bien se situer, fin juin et début juillet, donc à un moment où la vaccination sera beaucoup plus élevée en pourcentages. Et on peut espérer, sauf retournement de situation avec des variants par exemple, que la situation sanitaire sera meilleure. Les Etats, vous le disiez, pourront faire d’autres choses, mais il leur faudra une loi nationale pour ça. Nous ne le prévoyons pas dans notre règlement. Donc si on veut donner l’autorisation d’aller à un festival, comme je l’ai entendu, alors il faudra une loi nationale qui dise ‘on va utiliser ce même certificat pour cela’.

Pascal Vrebos: C’est peut-être là le danger justement.

Didier Reynders: A condition que l’on continue à travailler avec le vaccin ou les tests, je ne vois pas de discrimination. Il est normal qu’on puisse dire "vous êtes vacciné vous entrez, vous avez un test négatif vous entrez". Ce qui serait anormal, c’est qu’on réserve l’accès uniquement aux personnes vaccinées.

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