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Couvre-feu imposé dans le Brabant wallon et le Luxembourg: comment va-t-il être CONTRÔLÉ ?

La bourgmestre d'Ottignies-Louvain-la-Neuve aura fort à faire ces prochaines semaines. On lui a demandé comment elle comptait faire appliquer un couvre-feu à des étudiants...

Vous l'avez entendu: le Brabant wallon et la Province de Luxembourg ont décidé d'aller un peu plus loin dans la lutte contre l'augmentation constante des chiffres de l'épidémie de coronavirus depuis quelques semaines. Mesure la plus forte: l'instauration d'un couvre-feu entre 1h et 6h du matin. On ne pourra sortir de son domicile durant cette fourchette horaire que pour raisons impérieuses, comme aller travailler, aller à l'hôpital, aller aider des personnes âgées dans le besoin, etc...

Cependant, comme toujours, la mise en application de ces mesures pose questions. Ce sont les bourgmestres des communes de ces provinces qui devront y veiller.

"On ne va pas traquer tout le monde"

"Ce confinement nocturne est un message fort. Nous allons être présent, renforcer les contrôles de police sur l'espace public, sur la voie publique, pour bien faire passer ce message. Il est clair qu'on ne va pas traquer toute personne qui sortirait un instant pour faire quelque chose", nous a confié Julie Chantry, bourgmestre d'Ottignies-Louvain-la-Neuve.

Une bourgmestre qui aura beaucoup de travail, car ce couvre-feu vise en partie à éviter les rassemblements privés visant à prolonger la fête à la fermeture des bars (ou cercles estudiantins). "On va faire tout ce qu'on peut… Il faut savoir qu'une bonne partie de la population étudiante respecte très bien les mesures. Je ne suis donc pas inquiète: on ne va pas avoir des milliers de personnes dans la rue. Bien sûr, il y a des exceptions, on a constaté en faisant des interventions pour des tapages nocturnes qu'il y a des kots bondés où il y a clairement trop de monde. C'est contre ces faits-là qu'on a pris de telles mesures: au-delà de 1h du matin, il est clairement interdit de circuler. La police n'est plus au stade de la prévention, mais à celui de la restriction, de la sanction".

"On a accentué le shift de nuit (au niveau de la police), on a mis un peu plus de personnes sur la période où il y a des patrouilles à faire de nuit. Et donc, ça nous permettra d'aller un petit peu plus sur le terrain que s'il n'y avait que les deux équipes normalement prévues", a conclu la bourgmestre Ecolo d'Ottignies Louvain-la-Neuve.  

Contrôle d'identité dans les kots... en cas de tapage

Concrètement, "la police a l'autorisation de prendre l'identité des personnes qui sont dans les kots si elle arrive pour une question de tapage, en vue de dresser un PV, et d'identifier qui sont les résidents normaux". Donc les policiers "n'iront pas d'eux-mêmes sonner à toutes les portes", mais se déplaceront si un tapage est signalé, donc en d'autres mots, si une fête clandestine est dénoncée...

Au niveau des dérogations, les procédures "ne sont pas encore opérationnalisées, car ça vient d'être décidé, mais je suppose que toute personne qui a une raison professionnelle pourra avoir un papier de son employeur". Pour ceux qui doivent se déplacer en urgence pour une bonne raison, "il faut mettre en place une procédure, un papier qui le justifie, par exemple".

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