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De plus en plus de démissions chez les jeunes travailleurs en Belgique: comment l'expliquer?

Un tendance venue des Etats-Unis commence à s'installer chez nous. De plus en plus de travailleurs décident de quitter leur emploi pour se lancer dans une autre activité très différente. L'an dernier, le nombre de démissions, chez les moins de 30 ans, a d'ailleurs augmenté de 44 % par rapport à 2020.

Nous rencontrons Maxime, co-directeur d'une savonnerie à Bruxelles. "Je me lève avec envie. Je sais que peu importe ce que va se passer dans la journée, je sais que je serai utile et et voilà je ne sais pas trop ce que je ferai de la journée. Mais je sais que ce sera nécessaire et que ce sera pour le bien de la société et du projet", nous explique-t-il.

Maxime a repris une savonnerie bruxelloise il y a deux ans. Avant cela, il était employé dans un grand cabinet de conseil. Cet emploi n'avait plus beaucoup de sens pour lui. "J'ai eu ce déclic de me dire que je suis arrivé là où je devais arriver dans mon boulot. Je ne trouvais plus de sens ou d'énergie dans ce que je faisais et il était temps de partir et de trouver un projet qui me corresponde plus", témoigne-t-il. 

Une tendance venue des Etats-Unis

Aux Etats-Unis, depuis le début de la pandémie, près de 50 millions de travailleurs auraient quitté volontairement leur emploi. Certains ont d'ailleurs filmé leur démission avant de la relayer sur les réseaux sociaux. En Belgique aussi, les démissions sont en hausse chez les jeunes travailleurs depuis le début de la crise sanitaire. "Ce sont surtout les personnes de 25 à 30 ans qui ont pris l'initiative de remettre leur démission. Pour la tranche de 30 à 35 ans, on observe aussi une augmentation de 39% par rapport à 2020", éclaire Anne-Sophie Bialas, experte en ressources humaines dans un secrétariat social. 

Laurent Taskin, professeur en management à l'UCLouvain suit des employeurs et leurs travailleurs depuis le premier confinement. Avec le télétravail, il remarque qu'une dimension essentielle de leur vie professionnelle a disparu: la sphère organisationnelle. Autrement dit, fini les conversations à la machine à café, les rencontres fortuites avec les collègues et la direction.

Comment retenir ses employés? 

"Tout cet informel est nécessaire pour apprendre. Une organisation est un lieu où l'on apprend. À partir du moment où l'on devient des individus hyper connectés en réseau et on partage moins de ce qu'une entreprise représente, son implication et le sens que l'on requiert de son travail sont également menacés", explique Laurent Taskin. 

Aujourd'hui, les dirigeants d'entreprise sont confrontés à un problème de plus en plus aigu : trouver des moyens de retenir leurs salariés. L'an dernier, seuls 17% des contrats ont été rompus à l'initiative de l'employeur. Il s'agit du taux le plus bas depuis trois ans.

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