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Est-ce possible de baisser les taxes sur le travail? "On doit baisser la fiscalité sur les bas revenus"

Notre sondage RTL Ivos "La voix des Belges", s’est penché sur votre pouvoir d’achat et il en ressort que 92% des Belges pensent que les revenus du travail sont beaucoup trop taxés. 84% des Belges estiment que leur salaire est soumis à trop de charges. Vous êtes nombreux à avoir réagi sur RTLinfo.be et vous vous demandez s’il ne serait pas possible de baisser les taxes sur le travail et les conséquences d’une telle baisse?

C’est un constat qui ne change pas ou peu selon les différents classements. La Belgique est le pays ou l’un des pays le plus taxés d’Europe. L’impôt sur le revenu est progressif mais monte très vite: pas d’impôts quand on gagne – de 6800€ bruts/ an. Les taux atteignent quant à eux 25 à 50%. Le taux maximum est déjà atteint pour tous ceux qui gagne 36.000 euros bruts/ an. Alors, est-ce possible de baisser les taxes sur le travail? Deux experts ont répondu à la question. Tout d’abord Bruno Colmant. Il est chef économiste au sein d’une banque d’affaires.

"On peut baisser l'impôt sur le revenu. On parle essentiellement de l'impôt sur le travail, et on doit baisser l'impôt sur les bas salaires car il y a ce qu'on appelle le 'piège à l'emploi', c'est-à-dire que la rémunération est trop proche de ce que l'on obtient au chômage. Il y a également un problème d'appauvrissement de la population qui est manifeste d'ailleurs. Il y a beaucoup de malaise social qui s'exprime sans doute à juste titre. Donc on doit baisser la fiscalité sur les bas revenus", éclaire-t-il. 

C’est donc possible de baisser les taxes sur le travail. Bonne nouvelle, mais à condition de faire des économies ailleurs. Le tax-shift, par exemple a fait augmenter les accises sur le diesel et le prix du litre à la pompe. Mais y-a-t-il moyen de faire baisser ces impôts sans en faire grimper d’autres?


Taxer davantage le capital?

Thierry Afschrift pense qu’il faut économiser sur les dépenses de l’état. Il est avocat spécialisé dans les questions fiscales. "Aujourd'hui, la sécurité sociale profite à tout le monde, et y compris à des gens qui n'en n'ont pas besoin. Un milliardaire qui a des enfants touche des allocations familiales aussi. C'est peut-être une piste de réflexion, peut-être faudrait-il plus cibler", analyse-t-il.

Faire des économies dans les dépenses publiques, c’est aussi une solution avancée par Bruno Colmant. "On peut très bien imaginer que les bénéfices sociaux en matière de soins de santé soient modulés en fonction des revenus. Il n'est peut-être pas normal que le prix d'une consultation chez le médecin ou celui des médicaments soit le même pour une personne très fortunée que pour une personne qui l'est beaucoup moins", argumente-t-il. 

On peut aussi davantage taxer le capital, les revenus des grandes entreprises, mais ce ne sera pas suffisant et contre productifs selon nos experts.

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