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Le début de la crise sanitaire avait bouleversé les habitudes de nombreux Belges: 2 ans après, mangent-ils toujours "local" ?

Consommer local: cette tendance s'est renforcée avec la crise sanitaire. Un sondage de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaine alimentaire révèle que près d’1 consommateur sur 4 mange davantage de produits locaux depuis le début de la pandémie. Cela dit sur le terrain, quand on pose la question aux agriculteurs et aux producteurs locaux, ce constat est un peu plus nuancé.

Lors du dernier confinement, les ventes dans de nombreuses fermes avaient doublé voir triplé. Anne, productrice de fromages, se souvient encore de cette période très prolifique. "C'était spectaculaire et il fallait suivre. Car au départ, on n'était que deux à travailler. On a mis les bouchées doubles et demandé un peu de renfort", témoigne-t-elle. 

Mais près de deux ans plus tard, les clients se font bien moins nombreux. Le comportement des consommateurs semble avoir changé. "Avec le prix de l'essence, on essaie de limiter les déplacements", confie l'une d'entre eux. "C'est une question de facilité. On trouve tout dans les grandes surfaces", ajoute un autre. 

Aujourd’hui, selon une étude de l’Asbl "Accueil Champêtre en Wallonie", les producteurs ont perdu 85% de cette nouvelle clientèle du premier confinement. "La plupart des secteurs ont repris. Donc les gens retournent au travail et le quotidien a repris le dessus", explique Alexandra Carrara, responsable communication de l'Asbl.

De son côté, Anne confie que ce changement de comportement a eu des répercussions sur son commerce. "Le quotidien est revenu comme avant le Covid avec quelques soucis d'organisation car on a des commandes prévisionnelles qui sont faites et les commandes réelles ne suivent pas vraiment", souligne-t-elle. Il y a donc des invendus, et un manque à gagner.

On travaille en coopérative avec d'autres fermes

Pour Véronique, la situation est différente. Sa ferme, initialement spécialisée dans la production de viande et d’œufs, s’est diversifiée il y a une dizaine d’années. 
Aujourd’hui, elle est donc à la tête d'un petit magasin de produits locaux. Et cela lui permet de conserver une partie de la nouvelle clientèle du début de la crise. "Je pense que si l'on ne proposait que les viandes issues de notre ferme ainsi que la charcuterie, les gens auraient dû faire plusieurs fermes pour trouver ce qu'ils souhaitaient. On travaille en coopérative avec d'autres fermes pour faire des échanges de produits et ça je crois que c'est très bénéfique", rapporte-t-elle. 

Un sentiment partagé par Alexandra Carrara, responsable communication de l'Asbl "Accueil Champêtre en Wallonie": "Dans tous les cas, c'est plus facile à offrir à vendre quand on a un panel de produits plutôt qu'un seul". 

Le local a donc encore la cote mais surtout dans des structures qui proposent des produits diversifiés. Les grandes surfaces spécialisées dans les produits belges profitent donc aussi de cette tendance.

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