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"Je ne peux pas admettre qu'on gaspille comme ça": le glanage est de retour en force avec la crise

C'est un geste à la fois citoyen et économique. Des centaines de personnes ramassent à la main des haricots à Beauvechain. Des tonnes de légumes inexploitables trouvent ainsi preneur. Avec la crise, cette pratique du glanage a de plus en plus d'adeptes.

"C'est quand même du boulot mine de rien" s'exclame Robert, résident de la commune de Beauchevain. Ce samedi matin, c'est ramassage de haricots avec son épouse. Ils récupèrent les légumes qui sont toujours dans un champ de Beauvechain après la récolte. Cette pratique, appelée glanage, connaît un succès grandissant depuis quelques années.

"Je n'ai pas de problèmes financiers, mais je ne peux pas admettre qu'on gaspille comme ça des légumes" explique Robert. "Avec la situation économique qu'on connaît, je trouve ça incroyable" continue-t-il.

"J'en ai pour une journée de travail au moins pour nettoyer tout ça, mais c'est pour toute la famille. Je peux en donner aux enfants…" raconte Erna, l'épouse de Robert.

Un champ de 7 hectares rassemble environ 50 tonnes de haricots. L'entrepreneur agricole a préféré ne rien récolter et tout céder aux glaneurs à cause de la sécheresse. Le rendement étant en baisse, récolter lui aurait coûté trop cher. 

Le glanage est coordonné par une association. Elle est en contact avec une quarantaine d'agriculteurs et maraîchers. Quand se présente une opportunité, elle prévient son réseau d'amateurs. "A Noël, on fait souvent des petits fagots aux lardons. Eh bien, on utilisera nos haricots cultivés aujourd'hui et récoltés aujourd'hui. Donc oui, je pense que ça peut faire quand même une petite économie. Surtout avec la crise actuelle. Je pense que tout bénéfice peut être compté" explique Nathalie, adepte du glanage.

"On a fait du persil, on a fait des pommes de terre, on est maintenant aux haricots. On a commencé le persil à 5 puis à 50, 120… Là, aujourd'hui, on a une base de données presque de 400 inscrits. Donc, vraiment, je crois qu'il y a un engouement qui est grandissant" affirme Hélène Gadiseux, chargée de mission dans l'ASBL 'Groupe d'actions locales".

Une récolte qui est également redonnée aux personnes en difficultés. Certains récoltent les haricots pour les distribuer à des personnes qui sont dans le besoin à Bruxelles. À l'entrée du champ de Beauvechain, il y a également un bas dans lequel chacun est invité à déposer une partie de sa récolte pour des associations de la région. 

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