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Beaucoup de généralistes n'utilisent pas l'application Coronalert: "Pas à eux de la remplir" alors qu'ils sont déjà surchargés?

Encore trop peu de médecins généralistes utilisent l'application Coronalert. Le lien entre le code d'un patient et un test positif n'est pas encore optimal, rapportent vendredi Het Nieuwsblad, De Standaard et Gazet van Antwerpen.

Le succès de l'application dépend aussi de la coopération avec les médecins généralistes, or c'est là où le bât blesse. La correspondance entre un test et l'application survient encore trop rarement, parce que de nombreux médecins ne savent pas encore bien comment fonctionne cette application pour smartphones.

Selon l'association belge des syndicats médicaux, c'est une question de manque de temps alors qu'il est difficile d'en dégager pour suivre un court séminaire en ligne, souligne l'Absym.

Il est toutefois escompté que l'application sera pleinement utilisée d'ici quelques semaines par les docteurs.

Charlotte Martin, infectiologue et chef de clinique au CHU Saint-Pierre à Bruxelles, était l’invitée de Fabrice Grosfilley ce vendredi matin. Elle a estimé "pas normal qu'on demande quelque chose en plus aux généralistes, d'autant plus qu'il s'agit d'administratif qui ne relève pas de la médecine. Là maintenant en début d'automne c'est tout à fait inadéquat. J'espère que le système est suffisamment bien centralisé pour que les résultats arrivent automatiquement dans cette app".

"Ils sont surchargés, surmenés par leurs différentes tâches habituelles plus tout ce qui s'ajoute lié au coronavirus", indique le président du collège de médecine générale Christophe Barbut dans le RTL Info 13 heures. Selon lui, le problème vient principalement d'une accumulation des tâches administratives demandées aux praticiens : "On aimerait devoir s'occuper essentiellement des patients symptomatiques, voire des patients contacts de ceux-ci quand ils passent à travers le traçing, et ne pas avoir à s'occuper de toutes les tâches administratives qui nous sont tombées dessus suite aux décisions ou défaillances de certains systèmes".

"Vice de conception"

Comment cette charge importante de travail pourrait-elle être soulagée ? "Par exemple, quand des clusters sont détectés dans les écoles par la médecine scolaire, jusqu'à maintenant les enfants étaient redirigés vers un médecin généraliste. La plupart sont pas symptomatiques, ne sont pas malades. Ils n'ont pas besoin de voir un médecin, par contre ils ont besoin d'être testé. Ceci pourrait très bien être fait par la médecine scolaire", estime Christophe Barbut.

Concernant l'application Coronalert, le président du collège de médecine générale reconnaît son utilité mais considère que les débuts compliqués du programme, marqués par des bugs a découragé les médecins traitants. "Nous n'avons absolument pas le temps de voir où ça bug, pourquoi ça ne marche pas, appeler des help desk et des choses comme ça". 

Christophe Barbut pointe aussi la procédure de suivi sur l'application. Pour s'identifier, les patients doivent transmettre à leur médecin traitant un identifiant composé de 17 chiffres. "Vous pouvez imaginer que dicter 17 chiffres au téléphone sans erreur, c'est extrêmement compliqué. Je travaille à Bruxelles, on parle différentes langues, il y a plein d'accents à Bruxelles, ça complique énormément la tâche. Ça, il va falloir le régler parce que ce n'est pas tenable" conclut-il. 

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