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Ce virologue est irrité par les chiffres publiés par Sciensano: "Quand on dit deuxième vague, c'est exagéré"

Depuis des mois, les chiffres de contamination, d'hospitalisation et des décès font partie de notre quotidien. Pourtant, un chiffre manquait selon l'ancien recteur de l'Université de Liège, Bernard Rentier. Celui du "taux de positivité", c'est-à-dire le rapport entre les cas positifs et le nombre de tests effectués. Ce chiffre est désormais publié par Sciensano.

"Aujourd'hui, le nombre de cas a augmenté de 62 %, de 72 %, de 58  %, de 60 %, énumère Bernard Rentier, ancien recteur de l'université de Liège, en consultant les différents bulletins épidémiologiques publiés par l'Institut de santé publique Sciensano depuis le début de la crise sanitaire. Si on additionne tous ces pourcentages-là, on est à des milliers de %".

Depuis plusieurs semaines, le virologue est irrité par certains chiffres publiés par Sciensano. Il estime que le nombre de cas positif doit être mis en perspective vu le nombre de tests beaucoup plus important ces dernières semaines. "Si on compare le pourcentage de positifs dans les mois de mars et avril à ceux de juin-juillet, quand on dit que ceci est la deuxième vague, c'est évidemment exagéré", estime Bernard Rentier. Il faut reconnaître que c'est un rebond".

"À force de crier au loup..."

L'absence de mise en perspective des chiffres peut avoir un impact négatif sur la perception qu'a la population de l'épidémie selon le virologue : "La manière de présenter les choses va toujours dans le sens de rendre les perspectives plus angoissantes". Cette information angoissante favorise-t-elle le respect des règles ? "À force de crier au loup, on finira par ne plus avoir peur de rien, répond-il. Pour le moment, beaucoup de gens ont peur mais on voit monter un grand nombre de gens qui n'ont plus cette inquiétude et qui disent 'moi je ne fais plus attention à ça, cela fait des mois qu'on nous dit que ça augmente de 60 % tous les jours donc ça ne veut rien dire pour moi".

Aujourd'hui, Sciensano a intégré ce taux de positivité dans ses graphiques. Pour Bernard Rentier, il serait possible d'aller plus loin dans la précision en répartissant les cas positifs dans différentes catégories : ceux qui sont hospitalisés, les malades légers à la maison et les asymptomatiques. Ces derniers représenteraient plus de 75 % des cas positifs. 

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