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Un "espion" au sein des renseignements militaires: il a travaillé pendant 11 ans en tant que "réserviste"

Le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), après une enquête commune avec la Sûreté de l'Etat, a expulsé un de ses collaborateurs qui entretenait des relations d'affaires avec des figures douteuse de l'ancienne Union soviétique, rapporte Knack sur base de sources au sein des renseignements. L'incident remonte à 2015 mais n'avait encore jamais filtré.

L'homme a travaillé durant 11 ans avec le SGRS en tant que "réserviste". Les services de renseignement militaires font souvent appel à ce type de réservistes pour pallier la pénurie de spécialistes. Ceux-ci disposent d'une autorisation pour accéder à des documents classifiés.

Sur le plan professionnel, l'homme était actif dans le domaine de l'import-export avec des pays de l'ancienne Union soviétique. Or certaines de ces sociétés ont attiré l'attention de la Sûreté de l'Etat en 2012, notamment pour des transferts d'argent conséquent. Selon Knack, un lien aurait aussi été établi avec le milieu criminel russe.


Des méthodes de renseignement spéciales

En 2013, la Sûreté de l'Etat a découvert que l'homme en question était aussi réserviste pour le SGRS et qu'il était très souvent en contact avec un oligarque russe. En outre, il semblait aussi être proche d'un officier belge qui avait un large accès à des informations classifiées.

"Une gigantesque opération de contre espionnage a été mise en place. La Sûreté de l'Etat s'est concentrée sur le réserviste, le SGRS sur l'officier", informe Knack mardi qui évoque aussi des méthodes de renseignement spéciales comme des écoutes téléphoniques.

Le plus haut fonctionnaire des services de renseignement belges, Jaak Raes à l'époque, et le général Eddy Testelmans, étaient tenus informés et se sont entretenus au sujet de l'affaire, témoignant du haut degré d'importance du dossier, assure encore le magazine.



"La menace est réelle"

En bout de course, l'officier a été totalement blanchi, mais le réserviste a connu un autre sort. M. Testelmans lui a signifié personnellement que ses autorisation lui étaient retirées et qu'il devait disparaître du service.

Les renseignements n'ont jamais pu prouver si l'homme a éventuellement fourni des services aux espions russes, poursuit Knack. "Mais le fait qu'il était si proche d'un oligarque de l'ancienne URSS a suffi pour que son autorisation lui soit retirée".

Pour Claude Van de Voorde, qui a succédé en 2017 au général Testelmans à la tête du SGRS, ce type de dossiers démontre qu'il faut rester vigilant. "La menace venant de l'Est, sous quelque forme qu'elle soit, est réelle", affirme-t-il dans Knack.

Récemment, dans la foulée des élections, la Sûreté de l'Etat et le SGRS ont organisé un briefing à destination des partis politiques pour attirer leur attention sur le risque d'ingérence étrangère en ligne.

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