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Un "train d'étoiles" a traversé le ciel belge vendredi soir: "C'était très impressionnant"

"Nous avons observé un train d’étoiles en mouvement et formant une ligne droite dans le ciel à Montigny-le-Tilleul. Il y avait plus de 50 étoiles. Très impressionnant !". C'est le spectacle que nous ont également décrit ce vendredi soir de nombreuses personnes, dans plusieurs régions du pays.

"La ligne d'étoiles qui est apparue dans le ciel avançait à la vitesse d'un avion. Nous avons pu l'observée du côté de Viroinval (province de Namur), vers 23h", racontait Dylan, qui a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous.

"Je viens de vivre un phénomène assez étrange en me posant sur ma terrasse pour profiter de la fraîcheur du soir et de la nuit étoilée. J'ai aperçu une centaine d'étoiles se déplaçant à la file indienne. Pouvez-vous m'éclairer sur ce phénomène?", écrivait Emilien vers 23h20.

"Il était 23h quand mon fils et moi même avons observé les satellites de SpaceX. Un phénomène faisant un peu flipper! Hallucinant à voir. Cette ligne d'étoiles se déplace à une allure plus ou moins rapide, constante! C est incroyable!", décrivait de son côté Anne-Laure.

"Cela va devenir une routine"

Contacté par nos soins, Frédéric Clette, astrophysicien à l'Observatoire Royal de Belgique, commente ce phénomène qui est de plus en plus observé.

"Ces points lumineux alignés correspondent à la constellation de mini satellites qui a été lancée cette semaine par la firme SpaceX", explique-t-il. Ce mardi 4 mai, SpaceX a en effet mis en orbite 60 satellites supplémentaires pour sa constellation, achevant une nouvelle mission Starlink en 2021.

"Ce phénomène que j'ai observé hier soir depuis Ixelles est devenu un classique. Les 60 satellites ont été lancés (ndlr: depuis la Floride, aux Etats-Unis), depuis la fusée Falcon 9, en même temps et ils ont suivi la même orbite. S'ils forment une ligne dans les premières heures, ils vont petit à petit se disperser. Dans les jours qui suivent, l'écartement augmente et on voit ainsi des étoiles séparées, qui suivent la même trajectoire", ajoute-t-il. "Les lancements de satellite s'additionnent et c'est appelé à encore augmenter. Des milliers de satellites doivent encore être mis en orbite. Cela devient un souci pour les astronomes qui ne peuvent parfois pas observer ce qu'ils voudraient observer dans les télescopes."

Des satellites qui vont rester en orbite des mois voire des années. "Le but est de fournir une couverture géographique complète sur la sphère de la Terre pour des connexions internet", a ajouté Frédéric Clette.

Il conclut: "Les gens ne sont pas encore habitués à observer ce phénomène, mais ça va devenir une routine."

SpaceX autorisé à placer ses satellites Starlink à une plus basse altitude

La société SpaceX a par ailleurs été autorisée le 28 avril dernier à placer à une orbite plus basse que prévue les satellites de sa constellation Starlink, qui doit à l'avenir fournir un internet à haut débit depuis l'espace, tout en acceptant certaines conditions après les protestations de plusieurs autres entreprises, dont Amazon.

Ces modifications "sont dans l'intérêt du public", a statué la Commission fédérale des communications (FCC) dans une décision publiée en ligne.

Des centaines de satellites ont déjà été mis en orbite par l'entreprise du milliardaire Elon Musk, qui continue à en lancer pour notamment, à terme, couvrir les zones mal connectées ou isolées du globe.

Mais SpaceX avait demandé au régulateur américain la permission de pouvoir en placer un certain nombre, environ 2.800, à une orbite plus basse que prévue initialement (540-570 km d'altitude au lieu de 1.000-1.300 km).

Amazon avait alors protesté, arguant que cela amènerait les satellites d'Elon Musk dans l'orbite de son propre projet de constellation pour fournir internet, le projet Kuiper, dans lequel l'entreprise de Jeff Bezos prévoit d'investir 10 milliards de dollars.

"Selon notre analyse, nous sommes d'accord avec SpaceX que les modifications amélioreront l'expérience pour les utilisateurs du service de SpaceX, y compris dans les régions souvent desservies des pôles", a écrit la FCC dans sa décision.

Elle a également estimé qu'une orbite plus basse pourrait permettre de récupérer les satellites plus rapidement en cas de besoin, ce qui pourra avoir "des effets bénéfiques" en termes de réduction des débris spatiaux.

Mais la FCC a aussi imposé des conditions à SpaceX, dont celle d'accepter "toute interférence supplémentaire" avec d'autres satellites qui résulterait de cette modification. Ce à quoi SpaceX a consenti, selon le régulateur américain.

"C'est une issue positive qui pose des conditions claires à SpaceX", notamment celle d'"accepter des interférences supplémentaires", a déclaré un porte-parole d'Amazon dans un message transmis à l'AFP, en remerciant la Commission de "maintenir un environnement sûr et compétitif dans l'orbite basse de la Terre".

Une autre condition imposée à SpaceX est que ces satellites ne dépassent jamais une altitude de 580 km, ce qui les maintiendra en-dessous de l'orbite à laquelle ceux de Kuiper doivent être placés (590 km).

Elon Musk et Jeff Bezos, qui ont tous deux fondé des sociétés spatiales et se disputent par ailleurs le titre d'homme le plus riche du monde, sont engagés dans une féroce compétition. L'entreprise spatiale de M. Bezos, Blue Origin, a déposé lundi une autre plainte pour protester contre la décision de la Nasa d'avoir choisi SpaceX pour déposer les prochains astronautes américains sur la Lune, et non sa propre proposition.

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