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Une boucherie disparaît chaque semaine en Belgique: voici pourquoi

Boucher : métier en danger. Une boucherie disparaît chaque semaine en Belgique. La faute à un manque de vocation et au changement des habitudes de consommation.

On compte de moins en moins de magasins en Belgique. En dix ans, 12.000 commerces ont disparu. Conséquences : dans les villes walonnes, un espace commercial sur cinq est vide aujourd'hui. Parmi ces commerçants qui ferment leur établissement, il y a souvent des bouchers. On estime que chaque semaine c'est une boucherie qui disparaît en Belgique.

Thomas a repris la boucherie de son oncle l'année dernière. Un petit commerce familial à Woluwe-Saint-Lambert dans lequel il travaille avec sa tante et son cousin. "C'est pas un métier facile, c'est clair. Ça demande de l'engagement, du temps aussi et une bonne dose de courage. Mais c'est aussi une évidence. J'ai essayé d'autres choses avant mais à un moment donné c'est venu comme une évidence, c'était ici que je devais être", assure Thomas.   

Mais à en croire le Syndicat neutre pour indépendants (SNI), les vocations seraient de plus en plus rares. Le métier de boucher séduirait de moins en moins de jeunes et les rares candidats opteraient d'abord pour les supermarchés. C'est l'une des explications de la disparition des boucheries indépendantes. En 5 ans, 9 % des commerces sont fermés, 20 % sur 10 ans.

"Un contact encore un peu humain"

Le SNI constate aussi un changement des habitudes des consommateurs : "il y a une désaffection globale, selon le secrétaire général Bruxelles-Wallonie du SNI, Christophe Wambersie. Je ne dirais pas systématique mais globale pour la viande. On en mange moins et peut-être qu'on en mange moins bien aussi. La concurrence des grandes surfaces et des hard-discounteurs qui font des promotions sur des produits qui n'ont strictement rien à voir avec le type et la qualité de produits qu'on peut trouver chez un artisan boucher." 

Dans un quartier de Woluwe-Saint-Lambert, les habitants ont vu disparaître petit à petit tous les commerces de proximité mais la boucherie garde ses fervents défenseurs. "C'est quand même un contact encore un peu plus humain, confie l'un des clients. Au supermarché, vous arrivez simplement à la caisse et puis c'est tout." Un autre client affirme rester attaché au type de produit trouvé en boucherie : "je n'ai pas confiance de la viande qu'on vend dans les supermarchés et ici je sais et que la viande est de qualité." 

Devenir boucher reste pourtant un métier porteur, il est en pénurie dans les trois régions en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles.

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