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Vers une pénurie de chauffeurs routiers en Belgique: qu'est-ce qui coince?

On manque de chauffeurs routiers belges. Les sociétés de transport ont bien du mal à recruter du personnel. Pour le RTL info 13 heures, Vincent Jamoulle et Ghislain Federspiel ont tenté de comprendre pourquoi ce métier n'est plus aussi attrayant, voire devenu contraignant.

Pour livrer du gaz un peu partout dans le pays, une société d'Aywaille, que notre équipe a visitée, emploie 45 chauffeurs. Vu le contact permanent avec la clientèle, c'est de la main d'œuvre locale qui est recherchée. Dans les bureaux, la farde de curriculum vitae du directeur du personnel est loin de déborder.

"Il y a 10 ans, j'avais plus ou moins entre 15 et 20 CV par semaine, donc ça fait plus ou moins 80 CV par mois. Et aujourd'hui, si j'en ai 2 par mois, je suis content", explique Jérôme Corbesier, le directeur du personnel.

Obtenir son permis camion coûte au minimum 2.600 euros. De plus, un recyclage est obligatoire tous les 5 ans, et cela coûte 600 euros. Ces sommes sont parfois des obstacles.


"Pas de travail, pas d'argent, pas d'argent, pas de travail"

"La problématique, c'est ceux qui sont sans travail et qui veulent retrouver un travail. Il n'y a personne pour financer cela, et c'est un peu le problème du serpent qui se mord la queue : pas de travail, pas d'argent, pas d'argent, pas de travail", lance Pierre-Yves Bernard, formateur.

Obtenir le permis C est plus difficile : il faut maintenant passer un examen oral devant un jury. Il y a aussi les journées loin de la maison pour ceux qui font de l'international.

"Le métier n'attire plus forcément non plus les gens. Les contraintes, l'hyperflexibilité… Tout le monde vit sur Internet, tout le monde achète et tout le monde veut être livré le lendemain", ajoute Jean-Yves Bernard.



"Est-ce qu'on ne devrait pas les obliger ?"

Et pourtant, le Forem organise des formations, et des demandeurs d'emploi qui ont le permis C, il y en a beaucoup.

"Il y a 621 chauffeurs à Liège qui ont été formés par le Forem, donc qui pourraient commencer demain, ou qui pourraient au moins pousser la porte de mon bureau pour venir déposer leur CV, se demande le directeur du personnel. Est-ce qu'on est peut-être pas assez durs avec ces gens-là quand on a donné les formations ? Est-ce qu'on ne devrait pas les obliger ?"

Pour régler ces problèmes de recrutement, Jérôme Corbesier a décidé d'interpeller le ministre wallon de l'Emploi.  

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