Accueil Actu

Violence urbaine: témoignage édifiant de Laurence, commissaire de police

Face à la violence urbaine dont les forces de l'ordre sont victimes, les policiers se sentent impuissants. Laurence, commissaire de police à Bruxelles, a accepté de témoigner face à nos caméras. Ses déclarations sont édifiantes.

Les policiers se sentent abandonnés par la Justice. Les personnes arrêtées sont souvent rapidement relâchées, avec pour résultat une énorme frustration dans le chef des forces de l'ordre. Une situation qui risque d'augmenter l'animosité et la colère dans les deux parties qu'oppose ce conflit. Dans ce contexte, Laurence Gauthey a accepté de révéler plusieurs issues peu glorieuses d'affaires traitées par la police, mais auxquelles la Justice ne donne pas de suites.

> VIDEO: LE REPORTAGE DU JOURNAL

Laurence Gauthey est policière depuis 13 ans. Elle a 150 hommes sous ses ordres et des histoires décourageantes, elle peut en raconter à la pelle. Un jour, par exemple, une brigade a interpellé un malfrat qui devait purger une peine de prison. La suite de l'histoire se passe de commentaires. "Les gardiens sont allés chercher un bracelet électronique pour remplacer la peine de prison. Malheureusement, peu de temps après, ils apprennent également qu'il n'y a plus de bracelet électronique et que l'individu peut être relaxé comme ça, sans plus, et qu'il sera convoqué ultérieurement par courrier pour effectuer sa peine quand il y aura soit de la place, soit des bracelets électroniques", a expliqué Laurence.

La crédibilité des policiers en jeu

Des anecdotes de ce genre, Laurence en connaît plusieurs. Un jour, la plaisanterie a même été plus loin, faisant subir aux policiers une frustration dont ils se seraient bien passés. En effet, une patrouille a déféré plusieurs malfrats au parquet sur base d'une décision de Justice. "Les patrouilles ont dû effectuer plusieurs trajets pour transférer six ou sept personnes qui étaient mises à disposition de la Justice. Le temps que les derniers transferts aient été effectués, les premiers étaient déjà libérés par le parquet et narguaient les inspecteurs qui les avaient arrêtés plus tôt", a encore indiqué Laurence.

"Une situation généralisée"

Dans toutes ces situations, beaucoup de personnes ont perdu du temps, que ce soit sur le terrain ou dans le domaine administratif. "Ce sont des choses que l'on entend malheureusement très régulièrement. Et pas qu'à Bruxelles. Cette situation est généralisée. On en a déjà parlé", a conclu Laurence.

Ces frustrations font donc partie du métier de policier. Et si, à l'heure actuelle, ça ne semble pas s'améliorer, les autorités souhaitent, sans se mêler du travail de la Justice, que les choses bougent.

À la une