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Brésil: rescapé des flammes, un jaguar retrouve son Pantanal

Ousado, jaguar de cinq ans gravement brûlé aux pattes lors des incendies qui ont ravagé le Pantanal brésilien, a retrouvé son habitat naturel après un traitement au laser et à l'ozonothérapie.

Ce félin au pelage beige tacheté de noir a été relâché au même endroit où il avait été recueilli il y a un peu plus d'un mois, sur la rive d'un cours d'eau dans la réserve naturelle Encontro das Aguas, dans l'Etat du Mato Grosso (centre-ouest du Brésil).

Cette réserve regroupe la plus grande concentration de jaguars au monde, avec environ 150 spécimens.

La région du Pantanal, sanctuaire de biodiversité et plus grande zone humide de la planète, a été ravagée des derniers mois par les flammes après la pire sécheresse en un demi-siècle. La situation a seulement commencé à s'améliorer la semaine dernière, grâce au retour de la pluie.

Dans une vidéo diffusée par l'ONG Ampara Silvestre, Ousado, au moment où il est relâché, passe d'abord la tête en dehors de la cage, scrute les environs, puis se met à courir pour disparaître sous les arbres.

Tous ses mouvements sont à présent suivis par GPS, pour s'assurer que son retour à la vie sauvage se déroule sans problèmes.

"Quand nous l'avons trouvé, Ousado avait très mal, il n'arrivait pas à marcher", raconte à l'AFP Jorge Salomao, vétérinaire de l'ONG.

Grâce au traitement au laser et à l'ozonothérapie, il a pris du poids "et maintenant, il va bien, il est parti en courant, il a grimpé sur un talus. Nous sommes contents du résultat", ajoute-t-il.

Le traitement a eu lieu au siège de l'Institut Nex, une ONG de protection des félins, dans l'Etat de Goias (centre), à 1.000 km du Pantanal.

Ousado y est resté un mois, avec une vingtaine d'autres jaguars secourus.

Parmi les félins recueillis, Amanaci, une femelle qui n'a pas eu la même chance que lui. Brûlée au troisième degré, elle suit depuis deux mois un traitement à base de cellules souches.

Mais les vétérinaires de l'Institut Nex craignent qu'elle ne puisse jamais retrouver son habitat naturel et grimper aux arbres, car les flammes ont brûlé les tendons qui lui permettaient de sortir ses griffes.

Les incendies ont dévasté de janvier à septembre 23% de la partie brésilienne du Pantanal, qui s'étend aussi au Paraguay et en Bolivie.

Des paysages verdoyants ont été réduits en cendres et des images de caïmans et autres animaux carbonisés ont fait le tour du monde.

Les écologistes ont mis en cause la politique environnementale du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, l'accusant notamment d'avoir démantelé les agences publiques censées combattre la déforestation et les incendies criminels.

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