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Rejoindre les Alpes en voiture électrique: on a testé pour vous le voyage longue distance du futur

En 2026, toutes les voitures de société du pays devront être électriques ; en 2035, les voitures thermiques seront même interdites sur tout le territoire bruxellois. Mais comment voyagera-t-on avec ces véhicules à l'autonomie actuellement limitée dans le futur? Pour le savoir, RTL info a testé le voyage longue distance en voiture électrique.

Nous devons parcourir 930 km jusque dans les Alpes, à Brides-les-Bains. Un périple qui débute à Bruxelles, à 9h15, la batterie est chargée à 100%, et on quitte RTL House. Pour ce voyage nous avons la chance de rouler au volant d’une voiture avec une très grande autonomie. Les batteries nous permettent de 452 km en théorie. Dans la réalité, l'application de navigation embarquée nous conseille de recharger tous les 250 km maximum.

Pas toujours de la place aux bornes rapides...

Beaucoup de gens profitent du passage par le Grand-Duché pour faire le plein moins cher. Nous devons nous arrêter un peu au-delà, après la frontière française, où nous attend un chargeur très rapide Ionity (un réseau de plus en plus important, mais très cher). Nous avons de la chance (mais nous ne sommes pas en pleine saison de vacances), à notre arrivée une borne de recharge est libre. 30 minutes plus tard, ce n’est déjà plus le cas: les automobilistes font la queue en attendant qu’une prise se libère. C’est le cas de Marcel et son épouse. Ces Néerlandais reviennent d’une semaine de vacances à Barcelone. "Des Pays-Bas à Barcelone, on ne peut pas dire que c’est un trajet faisable en une traite. Il faut le faire en deux jours, dormir en route, il ne faut pas être pressé", nous a-t-il confié à cette station. Ambroise patiente lui aussi depuis plusieurs dizaines de minutes: ce représentant commercial parcourt 400 km par jour au volant d’une voiture électrique. "Ça peut aller, mais alors, sur autoroute, je suis plutôt à 110 km/h… Et je ne mets pas la clim', sinon je perds de l'autonomie".


 

Nous reprenons la route. 1h30 plus tard, nouvelle étape, nous découvrons d’autres câbles de recharge, un aperçu de la complexité du réseau de chargeur (à la maison, borne lente, borne rapide). Pour notre long voyage nous avons privilégié les chargeurs très rapides, les plus chers.

La voiture nous conseille une charge partielle de 15 minutes

Lors de notre troisième étape, la voiture nous conseille de nous arrêter moins longtemps que d’habitude 15 minutes à peine. Pourquoi ce délai si court ? "La plage idéale pour avoir la pleine puissance du chargeur, c'est entre 20 et 80% d'autonomie restante. Dans cette plage-là, la vitesse de charge est la plus élevée. Parfois, vous aurez intérêt à charger jusque 65%, car ça vous donne assez d'autonomie pour aller à la station suivante, qui est plus rapide, plus puissante", nous a expliqué un expert, Yoann Nussbaumer, fondateur d'une application de recensement des bornes électriques.


Nous reprenons la route, à nouveau les paysages défilent. La prochaine étape sera notre dernière avant d’aborder les Alpes. On décide de baisser la vitesse et de couper le chauffage, quitte à mettre un bonnet. En roulant plus vite, nous aurions dû rajouter une étape de chargement, ce qui nous aurait fait perdre du temps au final.

Conclusions

Bilan à l’arrivée, notre voyage a duré plus de 12h30 pour 930 km et notre budget pour les recharges très rapide et salé : 136 € ! Au volant d’une voiture diesel, nous aurions gagné deux heures sur notre trajet est payé 108 € de carburant.

Ajoutez à cela le prix plus élevé des voitures électriques (celle-ci vaut plus de 50 000 €), et vous arrivez à cette conclusion: le voyage "zéro émissions de gaz à effet de serre" reste pour l’instant réservé aux gros portefeuilles, et aux personnes qui peuvent prendre leur temps. 

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