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"Le mot juif est une insulte dans certaines écoles": le nombre de plaintes pour actes antisémites a presque doublé en un an

Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, Christophe Deborsu et ses invités ont débattu du problème de la recrudescence des actes antisémites en France et en Belgique. L’an dernier en 2018 le nombre de plaintes a presque doublé par rapport à 2017 dans le royaume: 101 contre 56, les chiffres augmentent d’ailleurs dans de nombreux pays.

Sur le plateau de l’émission, Yohan Benizri, le président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), a tenu à mettre les choses aux claires concernant la confusion faite par certaines personnes entre la politique en Israël et les Belges de confession juive : "Les juifs de Belgique ne sont pas israéliens et en aucun cas il ne faut confondre les deux."


Plusieurs couches de racisme

Il y a, dit-il, un antisémitisme "sous forme de couches" : "Il y a un antisémitisme historique, d’extrême droite disons, il y a un antisémitisme d’extrême gauche qui s’est vu revitaliser ces dernières années. Il y a un antisémitisme du quotidien que l’on retrouve dans les écoles, il y a des formes d’antisémitisme dans l’antisionisme, donc l’antisionisme comme paravent de l’antisémitisme. Il y a des discriminations. Un exemple concret : l’utilisation du mot juif comme insulte dans certaines écoles. Maintenant, le seul mot juif est une insulte dans certaines écoles de notre pays. Dans la jeunesse, c’est extrêmement inquiétant. Il y a d’autres choses qui se passent, comme par exemple l’utilisation de stéréotypes antisémites classiques dans des manuels de formation d’imams, par exemple la présentation du juif comme un ennemi un peu fourbe. Ce n’est pas moi que le dit, mais l’Ocam, l’organe de Coordination pour l’analyse de la menace".

Patrick Charlier, le directeur du Centre interfédéral pour l'égalité des chances (Unia), également en plateau, confirme qu’il y a un bien un problème avec un manuel de formation. "On travaille avec l’Ocam, on prépare un dossier pour aller en justice et interdire ce manuel, comme d’autres manuels qui circulent dans des librairies islamistes".


Des problèmes sur internet et dans la rue

Le directeur d’Unia pointe aussi les problèmes rencontrés sur internet et dans la rue, "et singulièrement à Anvers, où la communauté juive est plus visible qu’à Bruxelles. Des personnes juives se font attaquer, menacer, agresser. On attaque les maisons aussi, en retirant des signes extérieurs", déplore-t-il.

Pour lutter contre ce phénomène inquiétant, les invités s’accordent pour dire qu’il est important de développer l’éducation citoyenne et de conscientiser surtout la jeunesse, et de faire comprendre aux jeunes que le racisme quel qu’il soit est inadmissible.

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