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Pacte sur les migrations: le gouvernement Michel va-t-il casser?

Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, Christophe Deborsu et ses invités sont revenus sur les remous aux sein du gouvernement concernant le pacte des Migrations. Quel est ce pacte ? Et qu’est-ce qui coince ? Voici le décodage de Nathan Skweres.

Les 10 et 11 décembre prochain aura lieu la conférence de Marrakech. Les Etats se réuniront pour formaliser la signature d’un pacte de l’ONU sur les migrations. La Belgique va-t-elle confirmer son soutien plein et entier à ce pacte ? La N-VA ne le souhaite actuellement pas. Le gouvernement fédéral pourrait-il tomber ? Charles Michel arrivera-t-il à mettre tout son gouvernement d’accord ? Il lui reste un peu plus de deux semaines.

Depuis plus de 2 ans les membres de l’ONU planchent sur un pacte mondial pour des Migrations sûres, ordonnées et régulières. Et ce qui ne plait pas à la N-VA, c’est que, selon elle, le pacte limiterait l’enfermement des migrants, surtout des mineurs, et rendrait les regroupements familiaux plus faciles.

Le texte de 40 pages est non contraignant, c’est important de le souligner. Il n’a plus qu’à être adopté par les Etats membre le 10 décembre prochain à Marrakech. Mais une dizaine de pays ont déjà indiqué qu’ils refusaient le pacte.


Un ton plus hésitant

Et chez nous ? A la tribune de l’ONU en septembre dernier, c’est un Charles Michel très affirmatif qui s’exprimait: "Mon pays signera à Marrakech en décembre ce pacte global pour la migration parce que ce texte est une avancée dans la bonne direction", déclarait-il le 27 septembre 2018.

Mais cette semaine, le ton est, il faut bien le dire, devenu plus hésitant. Allez-vous signer ou pas ce texte ?, l’a interrogé Martin Buxant ce vendredi dans la matinale de Bel RTL. Et voici la réponse qu’a donnée le Premier ministre : "J’ai annoncé l’intention dès le mois de septembre à l’assemblée générale des Nations unies, l’intention de soutenir ce texte. Le gouvernement va continuer à analyser avec nos partenaires européens les conséquences de ce texte."

C’est qu’entre-temps la N-VA a bien fait comprendre tout le mal qu’elle pensait du texte. Ce mardi le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, réagissait ainsi: "Je pense que dans une démocratie on ne peut rien imposer à d’autres partis. C’est clair que pour la N-VA, le pacte est problématique."

Tout ça fait mauvais genre alors que la Belgique va bientôt devenir membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Et l’opposition s’en donne a cœur joie.

En début de semaine, le chef de groupe PS à la chambre, Ahmed Laaouej, a notamment commenté la chose sur Bel RTL : "On a un Premier ministre qui est déshabillé, alors qu’il s’est exprimé à la tribune des Nations unies par un secrétaire d’Etat N-VA."


Parfum de crise

Ajoutez à cela, les propos de Theo Francken cette semaine lors d’un débat, durant lequel il a reconnu suivre le Vlaams Belang en matière d’immigration, et parfois même s’en inspirer...

Et avant cela, pince-sans-rire comme à son habitude, c’est via une caricature que Theo Francken faisait passer le message. Dans la BD qui se veut humoristique, publiée dans Het Laatste Nieuws, on voit Theo Francken parler à Charles Michel : "La N-Va ne va pas signer le pacte sur la Migration ! le texte doit être plus court et plus clair ! J’ai ici une proposition dans un langage simple ! Des frontières fermées !", lui dit-il. "C’est le titre ?", demande alors un Charles Michel, perplexe. "Non, c’est le texte complet !", lui répond Francken.

Au MR, on n’a pas vraiment rigolé... Dimanche dernier, le député fédéral Richard Miller a mis Theo Francken "au tapis", alors qu’il était l’invité de Pascal Vrebos sur RTL-TVI. "Moi, je trouve que franchement il y avait peut-être moyen de se passer de cette petite chose", a-t-il réagi.

Ambiance de crise donc depuis 10 jours, alors le gouvernement cassera-t-il ou pas ?

Ce vendredi, l’un de nos journalistes demandait à Theo Francken si ce pacte sur les Migrations valait une crise. Le secrétaire d’Etat n’a pas vraiment répondu : "On doit avoir une solution mais on va voir."

Charles Michel a lui indiqué : "Nous allons continuer le travail dans les prochains jours au sein du gouvernement dans le calme, dans la sérénité, sur le fond du dossier." C’est pas tout ça, mais la Belgique a encore deux semaines pour se décider sur le fameux pacte.

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