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Mireille De Lauw entre en prison aujourd'hui pour avoir tué son mari qui la battait depuis des années: "Il voulait me liquider"

En août 2013, Mireille De Lauw tuait son mari, qui partageait sa vie depuis 25 ans. Pour expliquer son acte, cette Bruxelloise de 44 ans évoque les violences répétées que son époux lui a portées durant toute leur vie commune. En février 2017, la cour d'assises de Bruxelles a fixé sa peine à huit ans de prison ferme. Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Mireille De Lauw revient sur sa condamnation.

Mireille De Lauw est accusée d'avoir, avec préméditation, tué à coups de couteau son mari, Agim Recica, âgé de 57 ans.

Les faits se sont déroulés le 24 août 2013. Selon des conclusions de l'enquête, Mireille De Lauw avait fait prendre des somnifères à son mari, à son insu, dans leur chambre. Puis elle l'avait frappé avec un objet et tenté de l'étouffer. Enfin, elle lui avait donné une dizaine de coups de couteau, tandis qu'il était toujours sous l'effet des substances médicamenteuses. Trois des quatre enfants du couple étaient présents dans l'appartement mais n'avaient rien remarqué, la scène s'étant déroulée complètement à huis clos.

Mireille De Lauw a vécu durant 25 ans avec Agim Recica, le père de ses enfants. Alcoolique, ce dernier l'a maltraitée durant de nombreuses années. "Les disputes étaient devenues tellement violentes. Il voulait m'enlever ma fille qui avait 14 ans à l'époque. Il voulait me la prendre et l'emmener dans son pays, en Albanie, pour la marier. Il voulait me liquider car c'était la seule façon d'avoir ma fille", témoigne la mère de famille. 

Mirelle De Lauw avait prémédité son acte. Ce jour d'avril 2013, la mère de famille avait décidé d'en finir en tuant son époux. "Je n'ai pas pensé à la peine. J'avais tellement peur de mourir que c'était la seule chose à faire. Je ne pouvais pas faire autrement", explique-t-elle. 

C'est très dur de vivre au jour le jour.

Mireille De Lauw avait été déclaré coupable et condamnée à 8 ans de prison. Elle a reçu son billet d’écrou le 11 novembre dernier. Elle intégrera donc la prison le 18 novembre pour purger le reste de sa peine. Jusqu’au bout, elle a réclamé de voir sa peine commuée en port de bracelet électronique. Elle a aussi espéré une grâce de la part du Roi. Ce dimanche 17 novembre, elle vit son dernier jour de liberté avant de gagner sa cellule. 

Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, elle revient sur le fonctionnement du billet d'écrou, qui invite à se rendre dans les cinq jours à la prison pour y purger sa peine. Selon elle, c'est une situation très difficile à vivre. "C'est très dur de vivre au jour le jour et de ne pas savoir ce qu'il va passer demain, de ne jamais pouvoir accepter une invitation et être sûre d'être là (...) Laisser quelqu'un en liberté pendant trois ans après le procès avant de le faire entrer en prison, c'est dur", nous confie-t-elle. 

Aujourd'hui, "pour sa fille et pour sa santé fragile", Mirelle De Lauw espère toujours pouvoir obtenir un bracelet électronique afin d'éviter l'emprisonnement. Pourtant, comme l'indique notre journaliste Christophe Giltay, en décidant d'une telle condamnation, la cour d'assises de Bruxelles rappelle que "symboliquement, on ne peut pas faire justice soi-même". 

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