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Danseuses du Moulin Rouge et French cancan au carnaval de Rio

La France sera à l'honneur au carnaval de Rio et le French cancan exécuté par trente-cinq danseuses du fameux cabaret parisien du Moulin Rouge remplacera un temps la samba, lors de la première nuit des défilés sur le "Sambodrome".

"Les danseuses ont préparé une chorégraphie spéciale à Paris mais le cancan aura une petite touche de samba. Notre défilé sera un merveilleux coup d'envoi de l'année de la France au Brésil", a déclaré à l'AFP Cahé Rodrigues, le créateur du défilé de l'Ecole de samba Grande Rio, parrainée cette année par des entreprises françaises.

Cette école, dont le berceau est à Caxias, dans la banlieue nord et violente de Rio, a bénéficé d'un budget de plus de 3 millions de dollars, supérieur à celui des autres écoles. La crise économique mondiale n'a pas été un obstacle à la préparation du défilé car "l'argent était arrivé avant", s'est réjoui Cahé.

Grande Rio sera la seconde école - sur six - à défiler le dimanche 22 février pour tenter de remporter le titre prestigieux de Championne du carnaval 2009.

Intitulé "Voilà, Caxias! Pour toujours, liberté, égalité, fraternité. Merci beaucoup Brésil, y'a pas de quoi!", le défilé présentera une série d'épisodes qui ont rapproché les deux pays au cours des derniers siècles. Il s'ouvrira sur l'arrivée des Français à Rio, il y a 454 ans, et sur leur rêve avorté d'y fonder une France Antarctique. Puis il cédèra la place à la Cour de Louis XIV et au luxe de Versailles avec un somptueux char de la Galerie des Glaces.

La nature luxuriante du Brésil et la fascination qu'elle exerça sur les Européens sera aussi présente, tout comme la mission artistique française à la Cour de Dom Joao VI avec un hommage au peintre Jean-Baptiste Debret (1768-1848). On y verra les influences culturelles héritées depuis la chute de la Bastille.

"Mais si le portrait de Marie-Antoinette apparaîtra en grand sur un char, il n'y aura aucune allusion à la guillotine. Le carnaval est une fête où les gens veulent oublier la violence, la guerre et tout doit être gai!", a souligné le "carnavalesco" (metteur en scène).

Le défilé se terminera sur un hommage au carnaval de Nice avec son aigle rouge et sur une grande bataille de fleurs.

A la "Cité de la Samba" qui regroupe les ateliers des douze grandes écoles qui défileront en deux nuits, la tension montait à dix jours du carnaval.

Dans celui de Grande Rio, plus de 200 artisans s'affairent en permanence en dépit de la chaleur étouffante et des odeurs entêtantes de peinture et de colle. Des ouvriers peignent les sculptures des chars, assemblent les pièces tandis que les couturières confectionnent les déguisements chatoyants des quelque 4.000 danseurs et danseuses de l'école.

Mariangela colle minutieusement une à une des boules transparentes sur les tentacules d'une pieuvre. "J'ai dû en coller plus de 30.000 depuis octobre", dit-elle avec fierté, avouant "une grande émotion" à l'idée de prendre part à cette oeuvre collective qui a débuté il y a près d'un an.

Selon Sylvio Baptista, l'adjoint du carnavalesco, plus de 7.000 mètres de tissus et une tonne et demie de colle ont été utilisés.

"A Grande Rio, 90% du travail est déjà fait. Notre angoisse est de savoir si les chars sortiront sans dommage" de l'immense hangar de 12 mètres de haut, dit-il.

Et la nervosité ne cessera qu'à l'issue des 82 minutes du défilé quand le "carnavalesco" entendra les acclamations des 70.000 spectateurs du Sambodrome.

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