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Don Quichotte de Terry Gilliam à Cannes: "un passage en force" pour le producteur Paulo Branco

La projection en clôture du Festival de Cannes de "L'homme qui tua Don Quichotte" de Terry Gilliam est "une tentative de passage en force", a dénoncé mardi l'avocat du producteur Paulo Branco, en conflit depuis des mois avec l'ancien Monthy Python.

Le film sortira sur les écrans français le samedi 19 mai, le même jour que sa projection lors de l'ultime jour du Festival de Cannes, a affirmé mardi son distributeur Océans Films Distribution.

"C'est une tentative de passage en force dont Thierry Frémaux (le délégué général du festival) se rend complice", a déclaré à l'AFP Me Juan Branco, qui n'exclut pas d'entamer de nouvelles démarches "dans les jours qui viennent". "On va se retrouver avec une séance de clôture qui risque d'être annulée", a-t-il dit.

Le film n'avait pas de visa d'exploitation, selon les données du Centre national du cinéma (CNC) disponibles mardi. Ce qui ne l'empêche pas d'être montré dans le cadre d'un festival.

Les droits de "L'homme qui tua Don Quichotte" font l'objet d'un contentieux juridique entre Terry Gilliam et Paulo Branco, le producteur portugais aux 300 films qui lui a acheté en avril 2016 ses droits d'auteur-réalisateur, via sa société Alfama Films basée en France.

Un volet de l'affaire a été examiné en appel à Paris début avril. La décision est attendue le 15 juin. En première instance, en mai 2017, la justice française s'était prononcée en faveur de M. Branco, tout en rejetant la demande du producteur de stopper le tournage en cours.

En Grande-Bretagne, dans une procédure distincte, la justice a également donné raison au producteur en appel, selon une décision consultée par l'AFP.

"Les producteurs et les distributeurs rappellent que le contrat qui a lié M. Gilliam et M. Branco a été résilié", assurait néanmoins la semaine dernière le président d'Océans Films Distribution, Philippe Aigle, se félicitant de sa présence à Cannes.

Une affirmation que conteste Me Branco, pour qui "seul un accord entre Paulo Branco et Terry Gilliam permettrait de résoudre la situation avant le 15 juin".

Cet épisode judiciaire vient prolonger la "malédiction" qui frappe depuis 18 ans "L'homme qui tua Don Quichotte". En 2000, Terry Gilliam avait dû abandonner le tournage en raison notamment des problèmes de dos de l'acteur Jean Rochefort et de pluies diluviennes.

Ce fiasco a fait l'objet d'un documentaire "Lost in La Mancha" (2002).

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