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Humiliations au ministère de la Culture: Franck Riester dénonce une "omerta"

Dénonçant les humiliations qu'a fait subir un ancien recruteur du ministère de la Culture à des candidates pendant neuf ans, le ministre Franck Riester a condamné jeudi une "omerta", alors que de nouvelles victimes se manifestent.

"Aucun milieu (...) n’est épargné par les violences et le harcèlement sexistes et sexuels. Pas même le ministère de la Culture", a déclaré le ministre dans son discours aux Assises de la parité et de la diversité, jeudi au CNC.

Cette affaire est "révélatrice de l’omerta qui a longtemps prévalu en matière de violences sexistes et sexuelles", a-t-il martelé, évoquant "avant tout la responsabilité de l’État" et dénonçant une société ou le patriarcat "règne sans vergogne".

Déplorant qu'il ait fallu près de "10 ans" avant que les faits ne soient révélés, il a rappelé qu'une procédure judiciaire est en cours, et a précisé avoir réouvert une cellule d'écoute pour les victimes, joignable par téléphone au 07 87 75 53 70.

Dans un courrier commun, sept syndicats (CFDT, CFTC, CGT, Snac-FSU, Sud, SNSC et UNSA) ont dénoncé mercredi la situation "systémique" au ministère de la Culture et dans la fonction publique, où la "couverture" des actes de violence et d’abus de pouvoir est "favorisée par un système hiérarchique vertical violent et rigide qui offre l’impunité à des personnalités toxiques".

Ils demandent le retrait immédiat des labels Égalité et Diversité décernés au ministère de la Culture, une enquête ministérielle et un plan de prévention des actes de violence psychologique, verbale ou physique dans toutes les administrations dont les personnels et leurs représentants l’estiment nécessaire.

D'après Libération, qui a enquêté sur cette affaire révélée par le Canard enchaîné en mai, "entre 2009 et 2018, plus de 200 femmes (...) ont été photographiées et/ou intoxiquées aux diurétiques, à leur insu, au ministère de la Culture puis à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de la région Grand Est".

Une quinzaine de nouvelles victimes présumées se sont manifestées auprès de Libération. Dans son édition de jeudi, le quotidien rapporte le témoignage d'une d'entre elles, qui dit ne pas savoir "du tout" ce qu'elle doit faire. Une autre femme qui a subi ce harcèlement explique que les victimes ont dû s'organiser entre elles par un groupe sur la messagerie WhatsApp.

Ces témoignages interviennent au lendemain de la publication d'un communiqué de presse par Clémence Langlois, avocate d’une des femmes agressée par le même fonctionnaire à la Drac Grand Est, afin que "cette affaire soit connue en Alsace, où les faits se sont passés, et d’autre part qu’ainsi d’autres victimes puissent se faire connaître".

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