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Les Ercoline, le couple emblématique de Woodstock toujours dans le vent

Nick et Bobbi Ercoline ne sortaient ensemble que depuis trois mois en 1969 quand ils ont rejoint des centaines de milliers d'autres jeunes dans le vent au festival de Woodstock. Les amoureux étaient bien loin de se douter qu'ils allaient y faire l'Histoire.

C'est quelques mois plus tard, alors qu'ils filaient toujours le parfait amour, qu'ils se sont aperçus qu'une de leurs tendres étreintes, debout, une couverture enroulée autour d'eux, avait été immortalisée et utilisée pour la pochette du triple album live compilant les meilleurs moments du festival.

Ce bref moment d'intimité était devenu un des symboles de la génération "peace and love".

"On s'est dit +Vous rigolez?+ C'était un choc total", se souvient Nick Ercoline.

Cinquante ans plus tard, le couple est toujours uni. Les deux hippies se sont mariés en 1971 et sont maintenant traités comme de vraies rock stars quand ils déambulent amoureusement dans le Bethel Woods Center for the Arts, qui gère le site où Jimi Hendrix et Janis Joplin, notamment, ont joué sous une pluie torrentielle.

Les amoureux vivent toujours près de la ville champêtre de Bethel, au nord-ouest de New York. Ils ne se souviennent pas du moment précis où le photographe Burk Uzzle a appuyé sur le déclencheur.

"Mais c'est une pose que vous pouvez voir dans notre maison tous les matins", sourit Nick, même s'il a perdu ses boucles et que sa femme Bobbi ne porte plus ses énormes lunettes de soleil.

"Que ça soit dans la chambre ou la cuisine, au réveil ou avant de se coucher".

"Ce que vous ne voyez pas, c'est que quand il parle trop je lui pince la main derrière son dos", intervient malicieusement Bobbi.

- Cannabis et vomi -

"Nous ne nous rendions pas compte de ce dont nous avions été témoins", explique-t-elle à l'AFP à l'occasion des célébrations du 50e anniversaire du mythique festival. "Chaque année qui passe, on y repense et on réalise que c'était quelque chose de vraiment phénoménal".

Autour d'eux, de nombreux badauds nostalgiques des années hippies ont apporté leurs copies de l'album et demandent autographes et selfies.

Cette place prise malgré eux dans la pop culture "n'a pas changé nos vies, mais ça les a améliorées", estime Bobbi.

"Je suis très reconnaissante d'avoir pu faire partie de cette expérience Woodstock", explique-t-elle, avant de lancer un regard amoureux à Nick et d'ajouter: "Et que je puisse partager ça avec l'homme que je connais depuis 50 ans".

Ses souvenirs de Woodstock? "Les odeurs... La chaleur, l’humidité. Ca sentait les feux de camp, la nourriture, l'huile de patchouli, l'herbe, les odeurs corporelles et le vomi. Vos sens étaient bombardés.

L'imagerie d'Epinal du festival n'a pas perdu de son charme, soupire-t-elle, se remémorant "des chants, de la danse, des rires, des instruments de musique, des bébés qui pleuraient".

Même dans une période compliquée politiquement et socialement comme l'était la fin des années 1960, Woodstock rappelait "qu'il y avait toujours un espoir. Tant qu'on est gentil et pacifique et qu'on s'aime les uns les autres".

Les deux inséparables sont traités comme des V.I.P. ce week-end à Bethel, où, confortablement installés dans des chaises longues, ils se sont tenu la main en écoutant la performance de l'artiste folk Arlo Guthrie, qui s'était déjà produit là il y a un demi-siècle.

"C'est eux!", murmurent des fans émerveillés en passant à côté d'eux.

Patrick Depauw, venu de Belgique spécialement pour l'occasion, est l'un de leurs admirateurs.

"J'ai acheté le triple album, je l'ai passé des centaines de fois en regardant ce couple et en imaginant ce qu'ils ont pu vivre", raconte-t-il à l'AFP.

"La parfaite union, un amour qui ne finit jamais", s'extasie-t-il en montrant son disque signé par les tourtereaux et agrémenté du message "peace and love". "Regardez, ils sont toujours ensemble 50 ans plus tard. Ils sont l'un à côté de l'autre, ils sont généreux, ils s'aiment et ils le transmettent".

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