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Pour Benjamin Lavernhe, "si la culture ne se défend pas, personne ne le fera pour elle"

Un pied au théâtre, l'autre au cinéma, l'acteur Benjamin Lavernhe se sait "gâté". Mais face à la fermeture des lieux culturels, il n'en estime pas moins nécessaire de "lever le drapeau", pour se faire entendre des pouvoirs publics.

"Il faut être lucide, évidemment, sur le fait que ce qui se passe à l'hôpital sera toujours plus important. Mais si on ne se défend pas du tout, personne ne le fera pour nous", explique le sociétaire de la Comédie française dans un entretien à l'AFP. A 36 ans, Benjamin Lavernhe est au cinéma un acteur en pleine ascension, qui excelle dans la comédie et les personnages bourrés de défauts, mais tellement humains.

Il tient le premier rôle dans "Le Discours", adaptée d'un roman d'un auteur de BD d'humour en vogue, Fabcaro. Le film devait sortir le 23 décembre, mais a été repoussé au mois de mars.

"Je reste quelqu'un d'assez privilégié... J'ai la chance d'avoir des tournages prévus, donc je fais partie des gâtés. Mais j'ai des copains qui sont beaucoup plus fragiles", et pour lesquels il faut lutter, poursuit-il.

L'acteur et comédien, qui espère remonter sur les planches en février prochain dans "La dame de la mer", d'Ibsen, voit malgré tout une vertu à la crise qui secoue le spectacle : il est désormais "difficile de dire que la culture n'est pas essentielle (...) C'est même ce qui manque beaucoup aux gens. Et c'est aussi ça qui est beau, ce manque qui grandit".

Face aux décisions gouvernementales, "il y a un grand sentiment d'injustice dans le pays de l'exception culturelle", pense-t-il. "S'il y a de vraies raisons de fermer, si c'est plus dangereux d'aller au cinéma ou au théâtre que dans un grand magasin ou une église, alors qu'ils nous le disent !".

Plus largement, le comédien né à Poitiers salue la "résistance qui s'organise, la colère" pour l'accès à la "nourriture intellectuelle". "Cette nourriture culturelle est tellement importante pour éveiller les consciences, pour garder une exigence d'intelligence, de réflexion. On a l'impression que si ce carburant là n'existe plus, c'est le réveil de la bête".

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