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Premier Oscar pour Spike Lee, la revanche de l'oublié d'Hollywood

Le réalisateur américain Spike Lee a reçu dimanche son premier Oscar en compétition, dans la catégorie de la meilleure adaptation, une revanche pour ce franc-tireur qui avait été jusqu'ici largement ignoré par Hollywood.

Le script de "BlacKkKlansman" est adapté du roman "Black Klansman" de Ron Stallworth, dans lequel il raconte comment, policier noir, il a infiltré une cellule du Ku Klux Klan à la fin des années 70.

Le film avait déjà valu à Spike Lee le Grand Prix lors du dernier festival de Cannes.

Fou de joie à l'annonce de son prix, Spike Lee a sauté dans les bras de l'acteur Samuel L. Jackson, qui remettait la récompense et a joué dans plusieurs de ses films.

Cinéaste phare de la cause noire, le metteur en scène a mentionné d'entrée le fait que 2019 était le 400eme anniversaire de l'arrivée du premier contingent d'esclaves noirs aux Etats-Unis, en 1619.

Il a aussi évoqué son arrière grand-mère, esclave elle-même, et sa grand-mère qui a économisé toute sa vie pour lui payer des études de cinéma.

Dans un costume pourpre, hommage au chanteur Prince, il a ensuite évoqué le scrutin présidentiel de 2020. "Mobilisons-nous, soyons du bon côté de l'Histoire", a exhorté celui qui a manifesté à plusieurs reprises son hostilité vis-à-vis de Donald Trump. "Faites le choix de l'amour contre la haine. Faisons le bon choix! (Do The Right Thing)"

Cette dernière phrase était un pied de nez, référence à son film "Do The Right Thing", sorti en 1989, nommé pour deux Oscars mais revenu bredouille.

Malgré plusieurs films salués par la critique, Spike Lee avait jusqu'ici dû se contenter d'un Oscar d'honneur, hors compétition, en 2016.

Sur le tapis rouge, avant la cérémonie, dimanche, il n'avait pas fait mystère de sa frustration de ne pas avoir été sacré plus tôt.

Spike Lee a partagé le prix de l'adaptation avec Charlie Watchel, David Rabinowitz et Kevin Willmott.

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