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Appli, "panier connecté": l'Eglise intensifie ses "quêtes 2.0"

Pas de monnaie dans les poches pour la messe? L’Église catholique a trouvé la parade en développant la possibilité de verser son obole via un téléphone mobile et en testant un "panier connecté" dans une paroisse de Paris.

Dès dimanche prochain, cinq corbeilles high tech tourneront parmi les fidèles de l'église Saint-François de Molitor (XVIe arrondissement), a annoncé dans un communiqué le diocèse de Paris.

L'objet garde un "design traditionnel" - une corbeille tressée d'osier - qui "permet à chacun de garder ses repères", souligne l'archevêché.

Mais ce panier renferme en fait un terminal qui permettra au fidèle, muni d'une carte bancaire, de payer sans contact deux, trois, cinq ou dix euros.

"Le constat est simple", fait valoir le diocèse: "Toute une génération utilise de moins en moins billets et pièces". Et regrette ensuite de ne pouvoir participer à la quête, qui revêt une dimension spirituelle, au moment de l'offertoire, avant la célébration de l'eucharistie.

Les quêtes sont une ressource indispensable à l'Église, la deuxième derrière le denier: 23% des plus de 600 millions d'euros collectés par les diocèses en 2016 l'ont été par cette voie. Elles couvrent le fonctionnement courant des paroisses (chauffage, éclairage, etc.).

A Paris, un fidèle donne à la quête en moyenne près de 100 euros par an. Depuis octobre 2016, huit paroisses permettent de le faire via une application pour téléphone mobile baptisée "La Quête". Elles seront rejointes par huit nouvelles églises dimanche.

Cette appli est désormais présente dans une trentaine de diocèses et touche plus de 5.000 clochers regroupés dans environ 450 paroisses, selon la start-up qui l'a développée, Obole Digitale.

"On augmente les ressources des paroisses avec des dons deux à cinq fois supérieurs à ceux en espèces", se réjouit Stanislas Billot de Lochner, cofondateur de la société.

Le tintement des pièces au beau milieu de la messe n'est toutefois pas prêt de cesser, de l'aveu même de ce jeune entrepreneur, qui y voit une "tradition presque ancestrale". Les donneurs connectés via l'appli trouvent d'ailleurs à l'entrée de l'église un papier à glisser dans la corbeille au moment de leur offrande, comme pour "rematérialiser" leur don.

"Cela permet d'enlever la frustration du fidèle qui pourrait se dire: j'ai versé mon obole mais les gens me regardent bizarrement en se disant +Il n'a pas donné+", explique Stanislas Billot de Lochner.

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