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Les enfants touchés par un cancer doivent être suivis toute leur vie: comment améliorer leur qualité de vie à long terme?

Le cancer est clairement la maladie du siècle. Et même si cela reste "rare" chez un enfant, il y aujourd'hui en Europe, 300.000 survivants de cancer pédiatrique. Comment à plus long terme, vivent ces anciens malades? Pour répondre à cette question, Alix Battard a reçu le professeur Benédicte Brichard, chef du service d'hématologie et oncologie pédiatrique aux cliniques Saint-Luc.


On sait qu'il y a les effets secondaires immédiats des chimiothérapies ou des rayons. Mais il y a aussi des effets secondaires à très long terme? Lesquels par exemple?

"C’est vrai que de ces survivants du cancer, nous avons beaucoup appris. Ces complications à long terme vont dépendre de ce qu’on leur aura donné (chimiothérapie ou radiothérapie). Je ne vais pas faire une liste exhaustive mais les plus fréquentes sont les complications hormonales et endocriniennes. Il y a également des complications qui peuvent survenir au niveau du cœur et au niveau du rein pour ne citer que quelques-unes."  


Ces enfants touchés par un cancer, même guéris, seront suivis toute leur vie? Quels contrôles sont prévus? 

"Cela nécessite un suivi mais je pense qu’il ne faut pas voir ce suivi comme une lourdeur. C’est plutôt une médecine de prévention pour éviter que les complications arrivent. Par exemple, il y a trois semaines, un cardiologue m’a contacté car il suivait une jeune dame de 29 ans qui avait été traitée dans notre service à l’âge de 6 ans pour un sarcome des muscles pour lequel elle était guérie mais malheureusement elle présentait une insuffisance cardiaque à un stade très avancé. C’est vraiment cela que nous voulons éviter en faisant de la prévention."


Vous voulez sauver les patients mais en encordant une importance particulière à la qualité de vie à long terme. C’est un gros changement dans la pratique de votre travail.

"Nos ennemis étaient le cancer et la leucémie. On ne voyait pas plus loin. Nous voulons guérir nos patients en faisant en sorte qu’ils deviennent des adultes comme les autres. Nous avons dû changer notre manière de penser. Par exemple, pour des cancers et des leucémies pour lesquels on arrive à d’excellents résultats, on va favoriser la désescalade thérapeutique, en traitant les patients avec moins de médicaments. Cela permettra d’avoir des effets secondaires moins importants."

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