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Hongrie: une militante de l'accouchement à domicile obtient une grâce

(Belga) Condamnée à deux ans de prison ferme après la mort de deux nouveau-nés au cours d'accouchements à domicile clandestins en Hongrie, une sage-femme figure emblématique des droits des parturientes, a obtenu la grâce présidentielle, a annoncé jeudi l'Office du chef de l'Etat Janos Ader.

"Le Président a accordé la grâce à Agnes Geréb" concernant la peine de prison prononcée par la Cour d'appel de Budapest, a-t-il été précisé dans un communiqué. Militante depuis plusieurs dizaines d'années pour le droit des femmes à pouvoir accoucher à domicile, Agnes Geréb, 65 ans, est considérée comme une des principales instigatrices d'un assouplissement de la loi hongroise en faveur d'une autorisation de cette pratique en 2011. Elle est également créditée de l'amélioration des conditions d'accouchement dans les maternités hongroises, et de l'autorisation accordée aux pères d'assister aux naissances. Mais Mme Gereb, qui a reconnu avoir procédé à quelque 3.500 accouchements clandestins avant cette date, a été mise en cause pour la mort en 2003 et 2007 de deux bébés nés de femmes qu'elle avait accouchées à domicile. Après avoir été assignée à résidence pendant trois ans, la sage-femme, dont le cas a été très médiatisé en Hongrie, avait été condamnée en janvier en dernière instance à deux ans de prison ferme pour "négligence professionnelle ayant entraîné la mort". Une infraction qu'elle a contestée, assurant que les décès des deux nouveau-nés n'auraient pas davantage pu être évités en cadre hospitalier. La militante n'avait pas été emprisonnée dans l'attente de l'examen de sa demande de grâce. Le dossier a alimenté pendant des années des débats passionnés en Hongrie, où certains des soutiens de la sage-femme avaient même proposé de purger sa peine de prison à sa place. (Belga)

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