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Un été 100% belge: connaissez-vous la fonderie de cloches de Tellin ? Un trésor wallon qui "impressionne" (vidéo)

Ce vendredi, nous continuons notre série estivale consacrée aux "Trésors cachés" à découvrir en Belgique. Aujourd’hui, nous prenons la direction de Tellin en province de Luxembourg. Jusqu’en 1970, on y trouvait une fonderie de cloches, la dernière active en Belgique. Des milliers de cloches y furent moulées et coulées. Un savoir-faire que l’on retrouve dans les églises de la région mais aussi à l’étranger.

Au fil des jours et des nuits, trois cloches rythment la vie du village de Wellin, en province de Luxembourg. Olivier Baudri est chargé de les entretenir depuis plus de 20 ans. "On entend les craquements du bois qui bougent. Et si je continue comme ça, à un moment, elle va sonner", explique cet artisan campanaire.

Pesant chacune plus d’une tonne, elles ont été coulées dans un village voisin. "Cette cloche a été faite à Tellin en juin 1944. Partout où on va lorsqu’on parle de Tellin, on dit toujours : ‘Ah oui c’est là qu’on faisait les cloches’. Même moi, dans mon métier, quand je vais entretenir des cloches, on me dit qu’une telle cloche vient de Tellin. Et effectivement, quand je monte dans le clocher, je vois que les cloches ont été faites à la Fonderie", explique Olivier Baudri.

Toujours selon la même technique ancestrale

Créée en 1832, la fonderie de Tellin a fait naître plusieurs milliers de cloches, toujours selon la même technique ancestrale. "La première étape dans la fonderie, le fondeur va calculer la forme de sa cloche et va reproduire cette forme sur une planche à trousser", indique Guy de Plaen, conservateur de l’ancienne fonderie de Tellin.

Cette pièce déterminait le profil du moule en argile. Après l’ajout de motifs, celui-ci était rempli d’un alliage de cuivre et d’étain. "Ici, vous avez l’entrée d’une des deux cheminées par où les flammes vont passer. On vérifiait la température, notamment à la couleur. Plus l’alliage était rouge, plus la température est élevée", précise le conservateur.

C’était très ardu, on ne s’imagine pas

"Les cloches, on les entend un peu partout mais on ne les voit jamais et on voulait savoir comment c’était fabriqué. Cela nous a impressionnés quand même", confie un visiteur. "Quand ils réalisaient une cloche qui n’était pas valable, ils devaient tout déconstruire pour recommencer une autre. C’était donc très ardu, on ne s’imagine pas", ajoute sa compagne.

Jusqu'en Nouvelle-Zélande, Canada et Congo

Quatre générations de maîtres fondeurs se sont succédé avant le déclin, puis la fermeture de l’entreprise familiale en 1970. "Trente-six personnes ont travaillé à la fonderie. Les odeurs, le bruit, les gens qui y travaillaient. Tout Tellin était lié à cette activité. Et son nom sur les cloches a été exporté partout. C’est donc quelque chose de fort important", souligne Guy de Plaen.

Nouvelle-Zélande, Canada ou Congo. Les cloches de Tellin résonnent, aujourd’hui encore, dans le monde entier. Et notamment à l’Abbaye de Maredsous.

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