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"Gilets jaunes": "La police n'a pas besoin de cagnotte", selon son patron

Le patron de la police nationale a estimé vendredi qu'elle n'avait pas "besoin de cagnotte" comme celle lancée par Renaud Muselier en faveur des forces de l'ordre blessés lors de manifestations de "gilets jaunes" et qui a dépassé le million d'euros.

"La police nationale n'a pas besoin de cagnotte", a déclaré le directeur général de la police nationale (DGPN), Éric Morvan sur France Inter.

"Cette fracture (...) qui se manifeste à coups de cagnottes peut à certains égards friser l'indécence. S'il y a de la générosité dans ce pays, manifestons-là à la recherche médicale ou à l'enfance en danger mais les policiers n'ont pas besoin de cagnotte", a expliqué M. Morvan.

Plusieurs cagnottes ont été lancées sur des plateformes numériques de collecte de fonds en faveur des forces de l'ordre en réaction à celle créée en soutien à l'ex-boxeur Christophe Dettinger, accusé d'avoir agressé deux gendarmes à Paris samedi. Celle lancée mardi, par M. Muselier, président LR de Provence-Alpes-Côte-d'Azur est celle qui a rencontré le plus de succès en récoltant plus d'un million d'euros qui seront redistribués à l'Amicale de la police nationale.

Renaud Muselier a réagi aux propos de M. Morvan disant qu'il s'en était "ému" auprès de Stéphane Bouillon, actuel directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur et ex-préfet de région de Provence-Alpes-Côte d'Azur, et du secrétaire d’État à l'Intérieur Laurent Nuñez, ex-préfet de police des Bouches-du-Rhône. "Je pense que la Police nationale (…) redressera le tir de ces propos qui sont indécents", a-t-il déclaré lors de ses vœux à la presse.

Plus tard dans la journée, Éric Morvan a tweeté: "La Police nationale est très sensible à toutes vos marques d’attention envers ses personnels et notamment ses blessés. Merci à tous ceux qui les ont généreusement manifestées".

Le patron de la police a par ailleurs défendu l'action des forces de l'ordre accusées de violences par des "gilets jaunes" et une partie de l'opposition.

"On n'est pas en train de parler d'une bagarre d'écoliers. Il n'est pas normal que l'on puisse mettre sur un pied d'égalité des manifestants qui sont en fait des émeutiers quand on arrive à ce degré de violences, et des agents de la force publique qui ont pour mission le rétablissement de l'ordre", a affirmé le DGPN.

Il a précisé que l'inspection générale de la police nationale (IGPN) avait reçu près de 200 signalements sur sa plateforme permettant à des particuliers estimant avoir été victimes ou témoins de violences policières d'alerter la police des polices.

Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", elle est officiellement saisie de 67 dossiers par l'autorité judiciaire, selon une source policière. Elle a également fait l'objet d'une saisine administrative sur le cas du commandant de police filmé en train de frapper plusieurs personnes à Toulon.

Le total de 78 saisines judiciaires de l'IGPN évoqué par M. Morvan sur France Inter intégrait onze dossiers confiés à la "police des polices" dans le cadre du mouvement lycéen de décembre, a précisé la source policière.

"L'idée selon laquelle il y aurait une permissivité est totalement fausse", a assuré M. Morvan.

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