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Grèce : le gouvernement annonce la prochaine levée totale du contrôle des capitaux

Quatre ans après l'introduction du contrôle des capitaux placés dans les banques, le gouvernement grec a annoncé lundi la prochaine levée totale des restrictions sur les mouvements de capitaux, preuve selon lui d'un retour "à la normale".

Un amendement du ministre des Finances Christos Staïkouras, visant à mettre fin à toutes les restrictions à partir du 1er septembre, a été adopté vers 19H00 (16H00 GMT) au Parlement grec.

"Quatre ans après son introduction, le contrôle des capitaux prend fin", s'est félicité le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis au Parlement.

Il s'agit "d'une étape importante de la normalisation de l'économie grecque", qui "renforcera la croissance", a indiqué pour sa part le ministre des Finances.

Le contrôle des capitaux avait progressivement été allégé ces dernières années par le précédent gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, après le redressement de l'économie grecque, qui a permis au pays de sortir des programmes d'aide de ses créanciers en août 2018.

Kyriakos Mitsotakis, chef du parti Nouvelle-Démocratie (droite), a saisi l'occasion pour accuser son prédécesseur d'avoir mené une "politique catastrophique".

Il rappelé que le contrôle des capitaux avait été imposé fin juin 2015, au cours du bras de fer qui avait opposé le gouvernement d'Alexis Tsipras à l'UE et au FMI, créanciers du pays. La mesure visait alors à parer à la panique bancaire et à la fuite de capitaux à l'étranger.

A l'époque, Alexis Tsipras, premier dirigeant en Europe issu d'un parti de gauche radicale, avait tenté sans succès de desserrer l'étau de l'austérité.

Sous la pression des créanciers, il avait été contraint de faire volte-face: il s'était alors débarrassé de son ministre des Finances controversé, Yanis Varoufakis, et son successeur, Euclide Tsakalotos, a respecté le nouveau paquet des mesures d'austérité en échange de l'octroi d'un troisième prêt au pays.

- "Optimisme" et "confiance" -

Elu il y a un mois et demi, après quatre ans de gauche au pouvoir, Kyriakos Mitsotakis a estimé que "le changement politique a rétabli la confiance dans l'économie et le système bancaire du pays".

"Enfin, un cycle d'insécurité de quatre ans se ferme (...) et malgré la conjoncture internationale difficile, un nouveau cycle d'optimisme s'ouvre pour l'économie et le système bancaire de notre pays", a-t-il affirmé.

"En coopération avec la Banque de Grèce, nous tenons notre engagement électoral plut tôt que prévu : supprimer le contrôle des capitaux", a-t-il ajouté.

Euclide Tsakalotos a rétorqué que la levée du contrôle des capitaux était déjà programmée mais qu'elle avait été reportée en raison de "l'hésitation des banques due à l'incertitude politique des élections" de juillet.

A plusieurs reprises, la zone euro avait félicité le précédent gouvernement pour le respect de ses engagements concernant l'assainissement de l'économie, et espéré que le nouveau gouvernement continue sur la même voie.

Le pays reste toujours sous surveillance de ses créanciers. Parmi les engagements de la Grèce figurent la réalisation d'excédents primaires budgétaires élevés, à 3,5% du Produit intérieur brut (PIB) pour les prochaines années.

Mais Kyriakos Mitsotakis souhaite convaincre les pays membres de la zone euro de lui permettre de réduire ce taux d'excédent primaire pour favoriser la croissance.

La semaine dernière, il avait entamé une tournée des capitales de la zone euro, avec une première étape à Paris, où il s'est entretenu avec le président Emmanuel Macron.

Le Premier ministre grec a appelé les investisseurs français à "saisir les opportunités" qu'offre la Grèce avec son nouveau gouvernement.

Pour booster la croissance, il s'est engagé à présenter en septembre "une réforme fiscale, qui prévoit de baisser l'impôt sur les sociétés de 28 à 24%" pour "2019, puis à 20% à partir de 2021", ainsi qu'une réduction de l'impôt sur les dividendes.

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