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La "préfète de Notre-Dame-des-Landes" prendra sa retraite en novembre

La préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, en première ligne dans l'épineux dossier du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes prendra sa retraite fin novembre.

La fonctionnaire de 66 ans, dont le gouvernement avait salué la fermeté et ses qualités de concertation, est "admise, par limite d'âge, à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 30 novembre 2018", selon un décret publié au Journal officiel.

La préfète de Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire avait pris ses fonctions à Nantes en mars 2017, après une longue carrière au sein de la préfectorale et de nombreux postes l'ayant conduit dans le Vaucluse, en Normandie ou encore à la Banque mondiale à Washington.

Moins d'un an après son arrivée, le 17 janvier 2018, le gouvernement abandonnait le projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Plusieurs mois de vives tensions suivront pour aboutir au dépôt fin avril de dossiers de projets agricoles ou artisanaux sur les terrains où devait être bâti l'aéroport.

"Je savais que ce serait dense (...) je savais qu'une décision allait être prise concernant Notre-Dame-des-Landes et qu'il allait falloir l'appliquer", a expliqué à l'AFP mercredi Mme Klein, se remémorant sa prise de poste à Nantes en mars 2017.

Rapidement, l'énarque Nicole Klein acquiert une certaine notoriété qui lui vaudra d'être identifiée comme la "préfète de Notre-Dame-des-Landes". Ses méthodes dénotent, elle se fera ainsi remarquer en trinquant avec d'ex-opposants au projet dans un gobelet "Non à l'aéroport".

"Je n'ai pas bu un verre avec des voyous, mais avec un agriculteur qui allait récupérer ses terres et une association qui a pignon sur rue à Notre-Dame-des-Landes", avait par la suite commenté la préfète.

Nicole Klein laissera donc à son successeur les suites de ce dossier. D'ici son départ, elle présidera le 12 octobre un comité de pilotage sur les projets agricoles, en amont duquel un rassemblement baptisé "Terres communes" aura lieu ce weekend sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes pour "défendre le bocage et ses mondes".

A cette réunion, "on parlera de l'évolution des projets, on regardera si on peut accorder des conventions d'occupation précaires à d'autres projets (...) il n'y a pas de position systématique", a détaillé la préfète, insistant sur le fait que "c'est un dossier qui prendra du temps, même si beaucoup d'anciens zadistes sont pressés".

"La plus grande gratification, c'est ce que j'ai pu donner aux autres et ce que les autres ont pu me donner", a réagi Mme Klein en référence aux commentaires positifs sur sa gestion du dossier. Elle n'exclut pas d'écrire un livre sur Notre-Dame-des-Landes et continuera "d'une autre manière à servir l’État".

Dernièrement, Nicole Klein a par ailleurs eu à gérer l'occupation d'une place du centre de Nantes, le square Daviais, par plusieurs centaines de migrants.

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