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Pakistan : avec des années de retard, Islamabad se dote enfin d'un aéroport moderne

Les passagers ne passeront plus par le désuet aéroport Benazir Bhutto: la capitale du Pakistan dispose depuis jeudi d'une infrastructure aéroportuaire moderne, avec des années de retard, illustrant les difficultés de ce pays longtemps instable à conclure des chantiers d'ampleur.

"Le nouvel aéroport international d'Islamabad est devenu complètement opérationnel depuis aujourd'hui avec le départ et l'arrivée de plusieurs vols domestiques et internationaux", s'est réjoui Pervez George, le porte-parole de l'Autorité pakistanaise de l'aviation civile, interrogé par l'AFP.

Les avions "ont décollé et atterri dans le nouvel aéroport comme prévu", a-t-il ajouté.

Le nouvel aéroport, à l'architecture moderne, est prévu pour pouvoir accueillir 9 millions de passagers par an, alors que la Chine investit des milliards de dollars au Pakistan et qu'une amélioration sensible de la situation sécuritaire génère une forte croissance économique.

Alors que les morts violentes ont chuté de 70% en deux ans, la croissance pakistanaise sera de 5,8% en 2017-2018, selon le gouvernement pakistanais, soit un record depuis treize ans.

D'après le site d'Aéroports de Paris ingénierie, le maître d’œuvre du chantier, les travaux devaient s'achever en 2011 et l'aéroport démarrer son activité dès janvier 2012.

Mais les travaux ont pris tant de retard que l'aéroport est devenu un sujet de blagues dans la capitale, soulignant l'incapacité des gouvernements successifs à conclure des infrastructures d'envergure.

Pendant ce temps, les milliers d'usagers du vieil aéroport d'Islamabad devaient composer avec un minuscule parking, des bâtis vétustes et sinistres, des carrousels à bagage défectueux, des queues monumentales à l'heure d'embarquer... donnant une image catastrophique du pays, pourtant 40e économie mondiale.

Il y a deux semaines à peine, l'ouverture de l'aéroport avait été retardée une nouvelle fois après qu'il eut été révélé que les nouveaux bâtiments étaient dépourvus d'eau potable et de toilettes en état de marche.

En 2014, l'aéroport d'Islamabad s'était vu décerner le titre peu envié de pire aérogare du monde par le site internet Sleeping in airports (Dormir à l'aéroport), qui l'avait alors comparé à un "prison centrale" où séviraient tant des "contrôles de sécurité agressifs mais inconstants" que de la corruption ainsi qu'un manque général d'hygiène et de technologie.

L'aéroport Benazir Bhutto continue en revanche d'être un aérodrome militaire.

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