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Précarité étudiante: de nombreuses aides, insuffisantes pour les associations

De nombreuses aides de l'Etat existent pour les étudiants mais restent insuffisantes aux yeux des associations, qui tirent la sonnette d'alarme sur la précarité à l'université après l'immolation d'un jeune à Lyon.

- Quelles sont les ressources des étudiants ?

Leurs ressources moyennes mensuelles s'élèvent à 887 euros, selon l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), interrogé par l'AFP.

Selon sa dernière enquête de 2016, qui a exploité les réponses de 46.000 étudiants, l'aide de la famille correspond à 38% des ressources mensuelles.

Les revenus d'activité comptent, eux, pour 27% des revenus moyens. Parmi les étudiants, un peu moins de la moitié (46%) ont une activité rémunérée, qui n'est pas forcément "contrainte" et peut faire partie du cycle des études (un stage par exemple).

Les aides publiques représentent 26% des ressources moyennes des étudiants, et les "autres ressources" (prêt bancaire, sommes mises de côté...) comptent pour 9% du total.

En 2016, 4,6% des étudiants avaient contracté un prêt pour financer leurs études ou les dépenses de la vie quotidienne, un chiffre en baisse par rapport à 2010 (6,1%), selon les données de cet Observatoire créé par le ministère de l'Education.

- Quelles sont les aides de l'Etat ?

L’Etat consacre 5,7 milliards d’euros aux aides sociales pour les étudiants. "C'est plus que le budget du ministère des Affaires étrangères", fait valoir le ministère de l'Enseignement supérieur.

Aujourd’hui, 40% des étudiants à l'université (plus de 700.000) touchent une bourse sur critères sociaux, accordée en raison de difficultés matérielles qui ne permettent pas d'entreprendre ou de poursuivre des études supérieures.

Cette bourse permet également d’être exonérés de frais d’inscription, et de bénéficier de nombreuses aides complémentaires.

Le montant de ces bourses, versées sur dix mois, varie entre 1.020 euros et 5.612 euros annuels.

Le droit à bourse est maintenu si un parcours de trois ans (licence) est réussi en cinq ans.

Le gouvernement assure que les étudiants ne seront pas pénalisés par la réforme des aides personnalisées au logement (APL) qui seront calculées, à partir du 1er janvier, non plus sur la base des revenus perçus deux ans avant l'année en cours, mais sur les 12 derniers mois glissants. "En tant qu’étudiant, un forfait sera appliqué peu importe le montant des revenus", indique-t-on au ministère.

Une fois les aides au logement déduites, une chambre revient à un étudiant en moyenne à 80 euros par mois, un studio équipé de 18 m2, entre 150 et 200 euros par mois, selon les Crous.

- Quelles sont les nouvelles mesures du gouvernement ?

Le gouvernement assure qu'il travaille depuis deux ans à améliorer les conditions de vie étudiante.

Depuis le 1er septembre, tous les étudiants encore affiliés à une mutuelle ont été automatiquement rattachés au régime général de l'Assurance maladie, ce qui a ainsi signé la fin d'une "Sécu" étudiante créée après-guerre et longtemps restée dans le giron des mutuelles.

Depuis la rentrée, les bourses dispensées par les Crous ont aussi augmenté de 1,1%, soit 46 millions d'euros supplémentaires.

Le gouvernement assure par ailleurs réfléchir à un futur revenu universel d'activité voulu par Emmanuel Macron, qui inclurait les jeunes.

- Quelles sont les revendications des associations ?

Les associations étudiantes (comme l'Unef ou la Fage) réclament "un plan d’urgence de refonte des aides sociales pour répondre à la précarité".

L'Unef souhaite notamment la revalorisation de 20% des bourses et l'ouverture du système à 100.000 étudiants supplémentaires.

"En 2019, les frais de la vie courante, mensuels et récurrents, s’élèveront en moyenne à 1.135,24 euros par mois, soit 2,73% de plus que pour l’année précédente", mettait en garde la Fage à la rentrée. Le logement, poste de dépense le plus important d'un étudiant, représente notamment près de 50% des frais de vie courante d’un étudiant, alertait le syndicat.

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