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Après 5 jours de violences, le gouvernement catalan demande au Premier ministre espagnol des "négociations sans conditions"

Le gouvernement régional indépendantiste de Catalogne a demandé samedi au gouvernement espagnol, après cinq jours de violences, la tenue de "négociations sans conditions" pour résoudre le conflit dans la région, aggravé par la condamnation de dirigeants indépendantistes.

Pour une résolution politique d'un conflit politique

"Nous exhortons le chef du gouvernement (le socialiste Pedro Sanchez) à fixer aujourd'hui même un jour et une heure pour nous asseoir à une table de négociation sans conditions (...) C'est sa responsabilité et son obligation", a déclaré le président régional Quim Torra dans une allocution solennelle.

En exigeant des négociations "sans conditions", Quim Torra veut que la question d'un référendum d'autodétermination, dont Madrid ne veut pas entendre parler, puisse être abordée.

"Cela fait longtemps que nous demandons ce processus de négociation pour une résolution politique d'un conflit politique. Aujourd'hui, c'est plus urgent que jamais", a-t-il ajouté.

182 blessés en Catalogne la nuit dernière

Cet appel intervient au lendemain de la cinquième nuit consécutive de violence en Catalogne. Au cours de la nuit, 182 personnes ont été blessées et 83 interpellées lors d'affrontements entre manifestants et policiers.

A Barcelone seulement, plus de 150 personnes ont été blessées après des heures d'affrontements au cours desquelles les policiers ont tiré des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et utilisé pour la première fois un canon à eau, face à des groupes d'émeutiers lançant pierres et objets métalliques.

La violence n'a jamais été notre bannière et ne le sera jamais

M. Torra a appelé "à la responsabilité lors des prochaines manifestations" et souligné que "la défense des droits et libertés doit s'exprimer comme toujours, pacifiquement".

"La violence n'a jamais été notre bannière et ne le sera jamais", a-t-il insisté, sans toutefois condamner explicitement les violences de la veille.

Son numéro deux, Pere Aragones, a critiqué l'action de la police nationale, exigeant qu'elle agisse "de manière proportionnée, cohérente et opportune".

La police régionale aux ordres du gouvernement catalan, les Mossos d'Esquadra, a elle aussi été en première ligne ces derniers jours, utilisant balles de caoutchouc et canon à eau et suscitant les critiques des manifestants vis-à-vis de Torra, accusé d'étouffer des protestations qu'il encourage lui-même dans ses discours.

Le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska a estimé que le discours de M. Torra ne contenait pas de "condamnation ferme" de la violence et appelé les dirigeants catalans à choisir le "chemin des institutions démocratiques".

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