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Kirghizstan: le Parlement suspend la tenue de nouvelles législatives

(Belga) Le Parlement du Kirghizstan a suspendu jeudi la tenue de nouvelles élections parlementaires attendues depuis l'annulation, début octobre, des résultats du précédent scrutin qui ont entraîné une grave crise politique dans ce pays d'Asie centrale.

La veille, la Commission électorale centrale avait pourtant fixé au 20 décembre la tenue de nouvelles législatives. Mais le Parlement a annulé cette décision en suspendant une partie de la Constitution prévoyant la tenue d'un nouveau scrutin, selon un porte-parole interrogé par l'AFP. Le Kirghizstan traverse une profonde crise politique depuis les législatives du 4 octobre. Remportées par des formations proches du président Sooronbaï Jeenbekov, alors chef de l'Etat, elles ont déclenché des heurts ayant fait un mort et 1.200 blessés. Les résultats du scrutin étaient contestés du fait de soupçons d'achats de voix. Ils ont été annulés peu après le vote mais cela n'a pas stabilisé le pays, bien au contraire, forçant M. Jeenbekov à démissionner la semaine dernière. Ce dernier a été remplacé par le populiste Sadyr Japarov, 51 ans, libéré de prison par ses sympathisants lors de la crise et qui a profité du chaos pour se faire nommer Premier ministre, puis obtenir la présidence par intérim. M. Jadyrov a appelé à une réforme constitutionnelle, à la modification du système électoral et à la création d'une assemblée populaire parallèle au Parlement. Il a également soutenu l'idée d'un référendum pour que le pays ré-adopte un régime présidentiel. Pays le plus pluraliste, mais aussi le plus instable d'Asie centrale, le Kirghizstan a connu deux révolutions en 2005 et 2010 ayant contraint à l'exil deux ex-présidents. Un troisième, Almazbek Atambaïev, le prédécesseur de M. Jeenbekov, est quant à lui emprisonné. De nombreux travailleurs kirghiz vivent en Russie, la principale puissance régionale, avec la Chine. "Ce qui se passe en ce moment, c'est un malheur pour le Kirghizstan et le peuple kirghiz, que ce soit ces élections ou la prise du pouvoir", a regretté jeudi Vladimir Poutine, s'exprimant par video-conférence lors d'un forum de discussion. Espérant "un retour à la normale", le président russe a indiqué que Moscou avait fait "beaucoup" pour que le Kirghizstan "reste debout", évoquant des centaines de millions de dollars investis dans le pays. (Belga)

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