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Mondial de rugby: l'Angleterre prête à faire mal

Attention, Rose qui pique! A quelques jours de la Coupe du monde (20 septembre-2 novembre), l'Angleterre est fin prête et compte sur sa grosse machinerie pour aller chercher au Japon un titre qui lui échappe depuis son sacre de 2003.

La puissance et la vitesse: en quatre ans à la tête du XV de la Rose, Eddie Jones n'a pas réinventé le rugby anglais, mais l'Australien en a fait un rouleau-compresseur bien huilé... et très rapide.

L'annihilation de l'Irlande fin août (57-15) a, à ce titre, apporté toutes les confirmations dont Jones avait besoin, après plusieurs mois de doutes, dans le sillage d'une année 2018 à oublier (six défaites en 12 matches) et d'un Tournoi des six nations 2019 en demi-teinte (trois succès, un nul et une défaite).

"C'était une performance qui va faire frémir les autres prétendants. De la vitesse, de la puissance, de la finesse, de l'audace et de l'inventivité: une déclaration de principes", avait d'ailleurs salué le Telegraph au lendemain de la plus grosse défaite jamais infligée au Trèfle par la Rose.

- Pointures en coulisses -

"J'ai rarement vu une équipe d'Angleterre aussi bonne", avait salué Sir Ian McGeechan. L'ancien sélectionneur de l'Ecosse et de quatre tournées des Lions britanniques et irlandais a fait de Maro Itoje et Manu Tuilagi les deux piliers de la campagne anglaise au Japon.

Le colossal deuxième ligne abat une quantité colossale de travail, en plus d'être impérial en touche. Le surpuissant centre, enfin libéré de ses blessures, s'est installé comme la pierre angulaire de l'attaque. "Il était injouable contre l'Irlande", analysait McGeechan. "Il est l'archétype de ce qui rend l'Angleterre si impressionnante avec le ballon: des gros types, qui courent vite, sans détours et qui passent superbement après contact."

"Il n'est qu'à 80%", a prévenu Jones. "Quand il sera prêt à 100%, ce sera une sacrée corvée." Pour les autres, évidemment.

Petit à petit, en s'appuyant sur le capitaine Owen Farrell et l'ossature des Saracens, trois fois champions d'Europe lors des quatre dernières années, Jones a réussi à imposer son exigence à une génération de monstres physiques(Tuilagi, les frères Vunipola, Cokanasiga, Itoje, Sinckler, etc.).

Pour peaufiner son style de jeu, le petit Australien, qui avait étonné le monde ovale avec le Japon lors du Mondial-2015, a aussi engagé son compatriote Scott Wisemantel comme consultant pour l'attaque et est allé chercher l'ancien sélectionneur des All Blacks, John Mitchell, pour s'occuper de la défense.

-Des nouveaux au top-

Mieux, sur le terrain, avec "Big Joe" Cokanasiga, il a déniché le troisième ailier qui lui manquait tant en cas de blessure de Jonny May ou Jack Nowell. Et tant mieux si le joueur de Bath pèse 122 kg.

Avec ses "Kamikaze Kids" Tom Curry et Sam Underhill, il a trouvé ses deux flankers, capables de "taper dans tout ce qui bouge" et de faire sortir les ballons des rucks à la vitesse de l'éclair.

Seule ombre au tableau: l'Angleterre éprouve quelques difficultés en dehors de Twickenham, battue six fois en neuf déplacements depuis début 2018 (victoires en Afrique du Sud, en Italie et en Irlande).

"J'aimerais voir ce genre de performance loin de chez nous", a reconnu Billy Vunipola après l'humiliation de l'Irlande. "C'est la chose la plus importante pour moi. Je l'ai dit à Eddie dans les vestiaires. C'est quelque chose qu'on doit commencer à faire loin de Twickenham."

"C'est notre plus grand défi: aller au Japon et réussir loin de tous nos fans et du confort de notre vestiaire à domicile", a insisté le N.8, les yeux tournés vers le premier match de l'Angleterre au Japon. "Notre match le plus important, ce sera les Tonga."

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