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Open Arms: le décret de Salvini suspendu par la justice en Italie, selon l'ONG

Un ONG espagnole qui a recueilli quelque 150 migrants en Méditerranée a affirmé mercredi avoir obtenu qu'un tribunal italien suspende un décret qui interdisait à son bateau d'entrer dans les eaux territoriales italiennes.

"Nous avons gagné le recours que nous avions présenté devant un tribunal administratif en Italie, contre le décret de sécurité de (Matteo) Salvini" le ministre italien de l'Intérieur, a déclaré Oscar Camps, fondateur de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, lors d'une conférence de presse à Madrid.

Il a assuré que la justice administrative italienne s'était prononcée "pour le débarquement" des 147 migrants actuellement à bord de l'Open Arms, que les pays riverains refusent d'accueillir après leur sauvetage en Méditerranée centrale.

"La seule chose qui manque, c'est qu'on nous assigne un port" pour débarquer, a dit M. Camps, assurant que l'ONG entendait respecter les procédures légales.

Juste après la première opération de secours de l'Open Arms début août, le ministre italien de l'Intérieur et patron de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, avait signé un décret interdisant au navire de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes, conformément à une législation adoptée peu auparavant.

Selon le ministre, il s'agissait d'une question d'ordre public. En cas d'infraction, l'ONG risquait une amende allant jusqu'à un million d'euros et la confiscation du navire.

"C'est un succès: le droit maritime international prévaut", s'est réjoui M. Camps, ajoutant: "en Italie, tout le monde ne pense pas comme Salvini".

Il a expliqué que les ports sûrs les plus proches étaient ceux d'Italie et de Malte: "nous devons exiger qu'ils appliquent le droit" maritime international, a-t-il insisté.

Le bateau Open Arms compte à présent "chercher à se mettre à l'abri au sud de l'île" de Lampedusa, a-t-il précisé.

Auparavant, M. Camps avait mis en avant le risque que des bagarres éclatent entre les migrants, épuisés et stressés, à bord de l'Open Arms.

Dans une interview à la radio Cadena Ser, "il avait évoqué la possibilité qu'il y ait "un conflit et un blessé grave, ou pire quelqu'un qui mourrait à bord à cause de la violence".

Selon lui, les 19 membres d'équipage de l'Open Arms, qui stationne au large de l'île italienne de Lampedusa après avoir secouru quelque 150 migrants près de la Libye début août, ont de plus en plus de mal à gérer les tensions provoquées par la promiscuité, l'incertitude et l'état de "stress post-traumatique très élevé" des migrants.

"Imaginez-vous qu'il y a deux lavabos et 180 m² abrités. Il y a des disputes pour un coin d'ombre, pour un coin de soleil, des disputes pour la nourriture, des disputes pour la queue au lavabo", a-t-il raconté.

Deux bébés ainsi que leurs parents avaient été hélitreuillés vers Malte mercredi matin pour raisons de santé, a-t-il précisé.

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