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Six Nations: Grosso-Bonneval-Fall, l'improbable triangle arrière contre l'Angleterre

Ils n'ont jamais été prioritaires et n'avaient plus été appelés depuis un moment. Mais Rémy Grosso, Hugo Bonneval et Benjamin Fall forment bien l'improbable triangle arrière du XV de France qui sera probablement reconduit samedi face à l'Angleterre dans le Tournoi des six nations.

Titulaires les trois lors de la victoire face à l'Italie (34-17) à Marseille, lors de la 3e journée, ces trois-quarts devraient débuter à nouveau face au double tenant du titre anglais, dans un Crunch qui peut permettre aux Bleus de sauver leur tournoi.

Un scenario encore impensable il y a quelques semaines: des trois, seul Benjamin Fall figurait dans la liste de départ du sélectionneur Jacques Brunel.

Mais les blessures (Dulin, Nakaitaci, Lacroix, Camara), méforme (Vakatawa), prestation non abouties (Palis), "disparitions" (Ducuing, Spedding, Huget) et exclusion après la virée nocturne à Edimbourg (Teddy Thomas) ont fait de ces revenants, qui ne comptent que 20 sélections à eux trois, des choix logiques pour affronter l'ogre de la compétition.

. La Grosso cote

Des trois revenants, c'est assurément celui qui part de plus loin. Délaissé à Castres, Rémy Grosso (29 ans, 2 sél.) était venu début 2017 se relancer à Clermont. L'hécatombe de blessés chez les trois-quarts de l'ASM lui a offert suffisamment de temps de jeu pour retrouver de la confiance et postuler de nouveau en sélection.

Où il n'avait fait qu'une apparition jusqu'ici, lors de la Coupe du monde 2015, face au Canada (41-18), déjà en remplacement d'un joueur blessé (Yoann Huget). Pour disparaître aussitôt des radars à l'arrivée de Guy Novès à la tête des Bleus.

Brunel l'a rappelé après l'éviction de Thomas et l'a positionné sur l'aile auparavant occupée par Vakatawa. "Pour moi, ce n'est pas une surprise", a jugé le sélectionneur dimanche lors d'un entretien à l'AFP.

"Je lui trouve beaucoup d'atouts. Il essaie toujours de faire jouer après lui, de faire continuer le mouvement. Quelques fois, il fait des conneries, d'ailleurs", a souligné Brunel, citant ce premier ballon face à l'Italie où "au lieu de repiquer intérieur, il essaie extérieur et envoie le ballon en touche".

L'ailier retrouve la lumière alors que son club et sa sélection sont plongés dans le noir. "Je sais ce que c'est. Quand tu commences à regarder vers le bas, tu peux amplifier la spirale négative", a-t-il positivé avant la victoire de l'ASM sur La Rochelle dimanche (21-17).

. Hugo Bonneval, attention poste fragile

L'arrière ou ailier Hugo Bonneval (27 ans) a fêté face à l'Italie sa 10e sélection, 4 ans après la première face au même adversaire, à l'époque du sélectionneur Philippe Saint-André. "Je ne m'étais pas encore pété le genou, j'étais tout jeune, j'avais moins de moustache", s'est-il souvenu.

Le Toulonnais, champion de France 2015 avec le Stade Français, a été rappelé après le forfait de Brice Dulin, et alors que Scott Spedding et Nans Ducuing, les deux derniers occupants de ce poste en manque de cadre, ont disparu des tablettes.

En concurrence à l'arrière avec Geoffrey Palis, autre quasi-néophyte sur la scène internationale, Bonneval a profité d'une rotation sur choix sportif, le Castrais n'ayant pas particulièrement brillé face à l'Irlande et l'Ecosse.

Bonneval, lui, a gagné le droit de rester après une prestation convaincante face à l'Italie. Le Toulonnais a notamment inscrit le second essai après un bel enchaînement avec Grosso.

. Fall le phénix

Benjamin Fall (29 ans, 8 sél.), qui peut lui aussi jouer arrière ou ailier, retrouve l'équipe de France 9 ans après sa première sélection, et 5 ans après son dernier passage en Bleu. Une éternité pour un sportif de haut niveau.

"L'équipe de France restait un objectif majeur dans un coin de ma tête, mais si les échéances ont été repoussées," avait-il déclaré il y a quelques semaines à Marcoussis.

Repoussées par les multiples blessures qui ont valu au Montpelliérain la réputation d'un joueur fragile, "une étiquette qui m'a été posée par facilité", dit-il avec un agacement visible.

"J'ai beaucoup appris, fait du travail sur moi-même pour que ça me passe au-dessus de la tête", a expliqué l'ex-Racingman. "A chaque blessure, tu traverses une épreuve. Il faut revenir encore plus fort qu'avant."

Appelé pour la première fois par Marc Lièvremont, Fall en est à son quatrième sélectionneur. "Il faut vraiment savourer chaque instant car on ne voit pas le temps passer et une carrière passe très vite." Une recette à appliquer dès samedi face au XV de la Rose.

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