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Transit des camions: la France se dit "prête" pour un Brexit sans accord

La France est prête pour un Brexit sans accord, a affirmé jeudi le ministre français des Comptes publics Gérald Darmanin, à l'issue d'un test organisé au terminal ferry de Ouistreham, dans le nord de la France.

"La France est prête. Elle était prête au mois de mars. Elle est encore plus prête aujourd'hui. Ces tests le montrent", a déclaré le ministre sur le port de Ouistreham où, selon le gouvernement, les camions d'un ferry ont été débarqués et contrôlés jeudi comme si un Brexit dur avait eu lieu.

Ouistreham est le troisième port transmanche français.

Le ministre a toutefois dit être toujours "un peu inquiet de la façon dont les Britanniques, eux, se préparaient". "Ce n'est pas en quelques heures qu'on arrive à (...) recréer une frontière qui n'existe plus depuis de nombreuses années", a-t-il insisté.

M. Darmanin a par ailleurs affirmé qu'il n'y aurait "pas de bouchons en France". "Il ne peut pas y avoir de thrombose", a-t-il martelé.

Interrogé par l'AFP sur les risques d'une moindre fluidité du trafic, le président de Brittany Ferries Jean-Marc Roué s'est montré moins affirmatif: "L'exercice que l'on fait ce matin nous permet d'affirmer que les risques sont très minimes".

Mais "il y a toujours une possibilité de bug informatique ou de camions qui n'ont rien fait, aucune déclaration. C'est possible", a-t-il nuancé. Afin de fluidifier le trafic, les transporteurs sont censés déclarer aux douanes leurs marchandises via un système informatique avant la traversée.

Interrogé sur les contrôles sanitaires et vétérinaires des camions, dont les fonctionnaires ne connaîtront pas le contenu avant leur arrivée, M. Roué a répondu: "évidemment il pourrait y avoir un engorgement" à ce niveau "mais ça ce n'est pas de ma responsabilité". A Ouistreham ces contrôles auront lieu à quelques kilomètres du terminal ferry.

Selon M. Roué, "il y a à peu près une entreprise sur deux qui commerce avec la Grande-Bretagne qui n'a pas encore préparé ses procédures mais c'est très rapide".

Selon le ministre, environ 100.000 entreprises françaises exportent ou importent avec l'Angleterre.

Le Brexit représente un budget de plus de 40 millions d'euros pour son ministère. A cela il faut ajouter "plus de 700 douaniers recrutés (...) et nous avons encore une centaine de douaniers que nous pouvons déclencher,", a précisé M. Darmanin.

Quelque 185 créations de postes de contrôleurs des services vétérinaires et phytosanitaires sont en outre prévues au niveau national.

Environ 80% des camions de marchandises qui vont en Angleterre via la France ne sont pas français, selon le ministre.

Interrogée par l'AFP, une douanière qui a requis l'anonymat a assuré qu'en cas de Brexit dur, les produits anglais seraient traités "rigoureusement de la même manière" que ceux d’un pays tiers à l’Union européenne.

"Jusque là, ils fabriquent conformément aux normes de l’UE. Alors soit les Anglais continueront, soit ils vont adopter des normes qui seront beaucoup plus souples et là, on fera un contrôle comme si c’était des produits chinois, américains, voilà, on demandera des certificats de conformité. Il n’y aura pas de régime préférentiel si c’est vraiment un Brexit dur".

Le ministre a souligné l'importance des contrôles douaniers: "Parce que vous n'aimeriez pas qu'un jouet pour votre fils ou votre fille arrive dans ses bras si jamais les normes européennes n'étaient pas respectées".

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