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Une employée de supermarché filmée à son insu gagne un procès en Espagne

Une employée espagnole d'un supermarché, licenciée pour avoir mangé une pâtisserie au travail sous l'oeil d'une caméra, a obtenu gain de cause auprès de la justice qui a conclu qu'un travailleur ne peut être filmé à son insu. Le tribunal du travail de Cordoue, dans le sud de l'Espagne, a condamné le centre commercial à réintégrer l'employée aux 12 ans d'ancienneté ou à lui verser une indemnisation de 19.000 euros. Le service de sécurité de l'entreprise l'avait filmée "pendant plusieurs jours" au snack-bar où elle servait. Elle s'était finalement vue reprocher d'avoir dérobé un petit chausson garni dit "empanada" au comptoir et de l'avoir mangé pendant son service.

La justice rejette la preuve vidéo

La juge a rejeté la vidéo comme preuve, la Constitution protégeant le droit à l'image. Elle a surtout rappelé qu'en janvier, la Cour européenne des droits de l'Homme avait "considéré illicite la preuve des enregistrements obtenus par vidéosurveillance secrète", dans une autre affaire en Espagne. La justice a donné raison à l'employée "seulement à cause de l'usage des images illégales mais il nous semblait dur qu'une personne avec une telle ancienneté, sans antécédent, soit licenciée pour une 'empanada' ", a commenté mercredi son avocat, Valentin Jesus Aguilar, joint par l'AFP en Andalousie.

Pour l'avocat, "le plus intéressant, c'est que ce jugement encourage d'autres tribunaux à conclure la même chose: qu'il faut le consentement du travailleur à être filmé - ou qu'au moins il en ait connaissance - pour utiliser ce type de preuve".

"Il est probable que n'importe quel travailleur suivi par caméra pendant plusieurs jours finisse par faire quelque chose de mal", a estimé l'avocat, "c'est humain".

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