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Une institutrice écossaise star de la littérature en Chine

Une institutrice d'une petite ville écossaise est devenue une sensation littéraire après avoir vendu plus d'un million de livres en Chine et avoir reçue une proposition hollywoodienne, mais reste relativement inconnue chez elle.

Claire McFall a vendu les droits de sa série de romans jeunesse "Ferryman" au studio hollywoodien Legendary Entertainment, qui a produit des blockbusters tels que la trilogie des Batman de Christopher Nolan et Jurassic World.

Les romans de cette mère de famille de 35 ans se sont vendus comme des petits pains en Chine, où son premier livre a figuré parmi les dix plus vendus pendant plus de deux ans.

"Mon agent appelle ça la Ferrymania, ce qui est légèrement gênant", raconte à l'AFP l'auteure, première surprise de son succès.

Au Royaume-Uni, elle n'a vendu que 30.000 exemplaires de "Ferryman".

En novembre 2017, Claire McFall était en train d'enseigner, quand son agent l'a appelée pour lui parler de la proposition de porter son livre à l'écran.

"Quand j'ai réalisé que c'était vraiment un gros truc, j'ai fait une petite danse dans la salle de classe", se rappelle la trentenaire, qui a démissionné de son poste dans la foulée.

"Ferryman", sorti au Royaume-Uni en 2013, et sa suite, "Trespassers" (septembre 2017), suivent une adolescente dans son voyage vers l'au-delà après un accident de train. Elle est accompagnée par un guide inspiré de la figure mythologique de Charon, chargé de faire franchir le Styx aux âmes des personnes défuntes.

- Inspirée par les paysages écossais -

La campagne peu peuplée entourant Lesmahagow, à environ 35 kilomètres au sud de Glasgow, où McFall a grandi et travaillé, l'a inspirée pour imaginer un paysage désolé entre la vie et la mort.

"Pour me rendre à Lesmahagow je voyais juste des champs, des moutons, parfois un tracteur. C'est un paysage absolument magnifique, mais c'est aussi très accidenté, assez dangereux et le temps écossais peut changer à tout moment, donc pour moi c'était en fait un environnement assez menaçant", décrit-elle.

La vie après la mort évoque aussi le purgatoire chez les chrétiens, où les âmes doivent se purifier avant d'être admises au paradis. Mais l'exubérante auteure ne se décrit ni comme "une personne religieuse" ni comme "une experte de la mythologie grecque - je sais juste ce dont j'avais besoin pour écrire le livre".

"Mon idée pour le livre était de voir le passage dans l'au-delà comme un retour à la maison, un endroit où l'on se sent en sécurité, mais que l'on doit aussi mériter", explique-t-elle.

Son second roman, "Bombmaker" est une dystopie (fiction qui imagine le pire dans un univers proche du nôtre) qui se déroule dans une Écosse indépendante. Sa sortie, en pleine campagne du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse en 2014, en a fait sourciller plus d'un.

"Beaucoup de gens m'ont demandé si le livre parlait de ce qui arriverait, selon moi, si nous obtenions l'indépendance", se souvient-elle. "Ma réponse est non (...) J'aimais simplement l'idée d'écrire une dystopie sur un Royaume-Uni pas trop éloigné de la réalité... Et la plupart des gens l'ont pris ainsi".

Son succès fait évidemment penser à celui de J.K. Rowling, dont la série "Harry Potter", écrite dans un petit appartement écossais est devenu un phénomène d'édition dans le monde entier.

"Je n'ose pas me comparer à elle", dit Claire McFall "mais son parcours est une source d'inspiration".

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