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Ademo, du groupe PNL, sera jugé en janvier suite à son arrestation à Paris: les vidéos de l'intervention font polémique, la police donne sa version

La garde à vue du rappeur Ademo, l'un des deux frères du groupe PNL, a été levée et l'intéressé sera jugé en janvier pour "usage de stupéfiants", "outrage" et "rébellion", a appris dimanche l'AFP auprès du parquet de Paris.

Interpellé samedi en fin d'après-midi et placé en garde à vue au commissariat du XIVe arrondissement de Paris, Ademo, Tarik Andrieu de son vrai nom, âgé de 33 ans, a été libéré dimanche après-midi et s'est vu remettre une convocation pour être jugé devant le tribunal correctionnel en janvier 2021.

Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux samedi en fin d'après-midi (voir en bas de l'article), on voit le musicien originaire de la cité des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, être plaqué au sol puis menotté par plusieurs policiers dans le quartier d'Alesia.

L'un des policiers place son bras autour du cou de l'intéressé et le plaque au sol.

L'arrestation a provoqué un petit attroupement sur place, certains fans du groupe intimant aux policiers de ménager celui qui, avec son frère N.O.S, connaît depuis 2015 un succès phénoménal en France.

Surtout, l'événement a suscité de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Selon un récit policier de l'interpellation, "une patrouille a vu Ademo en train de rouler une 'cigarette artisanale'" ressemblant à un joint de cannabis, l'a "interpellé verbalement" avant de vouloir contrôler son identité.

Ademo se serait montré "agressif verbalement" et aurait refusé de se soumettre au contrôle d'identité.

"Vous avez de la chance d'être quatre, venez on a va à l'abri, je fais des sports de combats et je vous prends un par un comme des hommes!", aurait dit le rappeur, toujours selon ce récit policier.

Les policiers ont donc décidé de l'interpeller, et l'homme aurait résisté et insulté les fonctionnaires de police, toujours de même source.

Emmené au commissariat, Ademo aurait à nouveau "provoqué un policier en lui proposant de se retrouver sur un ring pour un combat de boxe", selon le récit policier.

Le rappeur n'a pas réagi sur les réseaux sociaux. Contactés, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, les deux avocats de l'artiste, n'ont pas non plus souhaité faire de commentaires.

Un groupe de rap indépendant

PNL a notamment été lancé par le morceau "Le monde ou rien" dont le clip a été tourné dans la Scampia, quartier populaire de la banlieue de Naples. Les deux frères pratiquent une communication a minima, ne s'exprimant pas dans les médias.

En avril 2017, Ademo s'est vu refuser le visa pour entrer sur le territoire américain alors qu'il devait participer au célèbre festival Coachella en Californie "après plusieurs mois de démarches administratives".

La violence de l'interpellation et le faible motif a déclenché la colère des fans et des internautes

"Aujourd'hui, ils font partie des plus grandes stars du rap. Le clip de +Au DD+, primé aux Victoires de la musique en 2020, en est représentatif, parce que son retentissement a dépassé le rap, et même la France", remarque Ismaël Mereghetti, journaliste musical spécialisé dans le rap, et animateur du podcast hip-hop Gimmic !

"L'affaire en elle-même ne changera absolument rien pour leur public comme pour le plus grand public. PNL parle déjà beaucoup dans sa musique du trafic de drogue", remarque M. Mereghetti, jugeant toutefois "intéressant" de voir apparaître en public l'un des deux frères, habituellement "très mystérieux et qui font de très rares apparitions. C'est un peu comme si tout d'un coup on voyait un des Daft Punk sans casque se faire arrêter".

Pour un autre journaliste spécialisé, Olivier Cachin, le procès à venir ne va "rien changer à leur carrière. Au contraire, la violence de l'interpellation et le faible motif a déclenché la colère des fans et des internautes".

Contrairement à d'autres, PNL ne glorifie pas l'illicite. Ils disent que c'est plutôt une malédiction

Le journaliste relève que "contrairement à d'autres, PNL ne glorifie pas l'illicite. Ils disent que c'est plutôt une malédiction, leurs textes sont très sombres". Ils ne font pas non plus du "rap engagé", remarque aussi le journaliste, qui n'a "pas de souvenirs de textes pour dénoncer les violences policières".

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