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Agression de Vendin-le-Vieil: "blocage" lundi dans les prisons

Les syndicats appellent à un "blocage total" des prisons lundi dès 06H00 pour réclamer plus de sécurité après l'agression de trois surveillants par un détenu jihadiste dans le Pas-de-Calais.

"C'est une opération prison morte. Tout sera fait au ralenti. Les agents sont très déterminés", a déclaré à l'AFP Jean-François Forget de l'Ufap-Unsa Justice. Des débrayages ont déjà eu lieu dans plus d'un tiers des établissements pénitentiaires français, vendredi, au lendemain de l'agression qui a eu lieu à Vendin-le-Vieil.

L'appel à ce mouvement "reconductible" est lancé par les trois syndicats l'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, la CGT Pénitentiaire et FO Pénitentiaire. "Tant qu'on ne trouvera pas un chemin d'entente avec le gouvernement, on ne lâchera rien", a affirmé M. Forget qui dénonce "l'impunité totale" dans les prisons.

Dans un tract vendredi, l'Ufap-Unsa Justice, et la CGT Pénitentiaire dénonçaient le "laxisme" des gouvernements successifs face au traitement des détenus radicalisés les plus violents.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet doit se rendre mardi dans cette prison du Pas-de-Calais, où trois gardiens ont été blessés jeudi à l'arme blanche par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l'attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui avait fait 21 morts en avril 2002.

Les syndicats critiquent en particulier le récent allègement des conditions de détention de l'agresseur et réclament le départ du directeur de cet établissement ultra-sécurisé, situé à une trentaine de kilomètres au sud de Lille, inauguré en mars 2015 et qui abrite actuellement 100 détenus.

- 'Défaillances' -

Cette agression "a mis en avant des défaillances au niveau de la sécurité", a souligné auprès de l'AFP Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT Pénitentiaire. "Il faut plus de sécurité, plus de moyens, plus de personnel", a-t-il poursuivi.

Samedi matin, le cabinet de la garde des Sceaux a reçu les syndicats, mais ceux-ci disent avoir quitté les discussions en "claquant la porte". "Aucune réponse concrète aux revendications portées par nos organisations syndicales respectives ne nous a été apportée afin de mettre un terme à l’absence de considération et de moyens, notamment en matière de sécurité, au sein des établissements pénitentiaires", ont dénoncé les trois syndicats dans un communiqué commun.

Le ministère de la Justice a demandé une mission d'inspection dans cette prison. Les investigations sur les circonstances de l'agression et les responsabilités "ont déjà commencé" et la Garde des sceaux "prendra les décisions adaptées dès la remise des conclusions", a indiqué samedi la chancellerie. Mme Belloubet "se rendra ensuite à Vendin-le-Vieil pour évoquer avec les personnels et leurs représentants les voies d'amélioration de leur sécurité".

La ministre "ne sera pas accueillie tant que le directeur de Vendin-le-Vieil sera en place", a prévenu samedi Jean-François Forget à l'issue de la réunion place Vendôme.

Vendin-le-Vieil doit accueillir prochainement Salah Abdeslam, dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, lors de son procès en Belgique. Mme Belloubet a estimé qu'"il n'y a pas de raison de revenir sur cette décision", en dépit de cette agression.

Abdeslam est actuellement incarcéré à Fleury-Mérogis près de Paris dans des conditions extrêmement rigoureuses, à l'isolement et sous vidéosurveillance permanente.

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