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Gilets jaunes: la mobilisation faiblit clairement en France, mais les heurts avec la police continuent

Les "gilets jaunes" en colère contre la politique sociale et fiscale d'Emmanuel Macron se sont moins mobilisés samedi pour leur septième week-end de manifestations en France, marqué par plusieurs incidents avec les forces de l'ordre.

Un millier de personnes ont défilé à Paris, Marseille (sud-est) ou Nantes (ouest). L'affluence était supérieure à Bordeaux, où 2.400 contestataires ont manifesté au cri de "Macron démission !". En fin de cortège, des heurts ont éclaté dans cette ville du sud-ouest entre des manifestants et les forces de l'ordre qui ont fait usage, face au jet de divers projectiles, de gaz lacrymogène et de balles de défense.

A Metz, dans l'est, jusqu'à 400 personnes, dont certaines munies de barres de fer, ont tenté de forcer un barrage de gendarmes, qui ont là aussi recouru à du gaz lacrymogène pour les repousser, a dit à l'AFP le directeur départemental de la Sécurité publique, Hervé Niel.

Des incidents ont également émaillé le défilé de "gilets jaunes" à Lille, dans le nord, où plusieurs manifestants ont été blessés, selon des journalistes de l'AFP.

Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont parallèlement éclaté dans à Rouen, en Normandie, où la porte de la Banque de France a été incendiée, et à Nantes, où les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont fusé dès le départ du cortège. Un millier de manifestants ont été recensés par l'AFP dans chacune de ces deux villes.


De 282.000 à quelques milliers

La mobilisation semble néanmoins poursuivre sa décrue : 38.600 personnes étaient descendues dans la rue le 22 décembre, contre 66.000 une semaine plus tôt et 282.000 pour la première journée d'action le 17 novembre, d'après les chiffres du gouvernement.

Mais pour plusieurs participants à ce mouvement populaire, né hors de tout cadre politique ou syndical, cette baisse est due aux fêtes de fin d'année et ils prédisent une reprise très forte le mois prochain, malgré les concessions du gouvernement. "Les annonces de Macron ? Une misère. Du pipi de chat. Peut-être que monsieur Macron a du caviar mais nous on a du pâté de foie", estime Christelle Camus, une secrétaire médicale de 49 ans qui a participé aux sept samedis de mobilisation dans la capitale.

Le chef de l'État continue de cristalliser les rancoeurs des "gilets jaunes", dont certains ont tenté jeudi de pénétrer dans le Fort de Brégançon, la résidence d'été méditerranéenne des présidents français. En dehors des grandes villes, les actions semblaient s'étioler, avec quelques échangeurs fermés et des opérations péages gratuits. De nombreux protestataires ont déjà en point de mire la soirée du réveillon. Plusieurs rassemblements sont attendus pour lundi soir notamment sur les Champs-Elysées à Paris.

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