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Judo: la reine Agbegnenou sauve l'honneur avec l'or

Heureusement, Clarisse Agbegnenou est là. La championne du monde en titre des -63 kg a coiffé sa troisième couronne européenne et mis du baume au coeur à des Bleus bien pâles, en leur offrant une première médaille, vendredi à Tel-Aviv (Israël).

Avant le dernier jour de compétition, la France, traditionnelle place forte du judo européen et mondial, ne compte qu'une récompense. Loin des sept récoltées ces deux dernières années, encore plus des dix ambitionnées par le directeur des équipes de France Stéphane Traineau.

Dossard rouge contre dossard jaune. Championne du monde en titre contre championne olympique en titre. La finale entre Agbegnenou (25 ans) et la Slovène Tina Trstenjak (27 ans) a tenu ses promesses. Ce n'est qu'après plus de sept minutes de combat que la Française est venue à bout de sa rivale N.1 et tenante du titre, qui l'avait privée d'or olympique il y a deux ans à Rio.

"Ca a été très dur. Elle a marqué dès les premières secondes (waza-ari, ndlr). Je n'ai pas eu peur mais je me suis dit: +Il va falloir que je cours après le score+. J'ai tout donné pour remonter", a-t-elle raconté.

- "Important de confirmer" -

Depuis les JO-2016, Agbegnenou avait pris une première revanche en finale mondiale l'été dernier à Budapest. Mais la double championne du monde (2014 et 2017) avait à coeur de récidiver, ce que sa joie démonstrative une fois la victoire acquise - ses deux poings serrés tapés sur les tatamis, les pas de danse esquissés en les quittant, son embrassade avec son entraîneur Larbi Benboudaoud - a rendu évident.

"C'est important de confirmer", a souligné Agbegnenou, qu'une blessure à la hanche avait contraint à déclarer forfait avant les demi-finales il y a un an à Varsovie.

Ce troisième sacre européen, après ceux de 2013 et 2014, n'a pas échappé au grand absent de ce rendez-vous continental, Teddy Riner. "Félicitations pour ce troisième titre !", a tweeté le double champion olympique et décuple champion du monde, qui se préserve à deux ans des JO-2020 à Tokyo, pays berceau du judo.

A part Agbegnenou, les jours se suivent et se ressemblent pour la délégation tricolore. Comme la veille, les Bleus ont accumulé les déceptions.

- Déceptions en série -

Avec Marie-Eve Gahié (-70 kg) d'abord, tête de série N.1 mais surprise d'entrée, comme ses camarades d'entraînement Amandine Buchard (-52 kg) et Hélène Receveaux (-57 kg) 24 heures plus tôt. "C'est une mauvaise surprise de ne pas la voir sur le podium", n'a pas caché Traineau.

Côté messieurs ensuite, où les nouveaux venus sur la scène européenne Luca Otmane (-73 kg) et Jonathan Allardon (-81 kg) ont connu un apprentissage douloureux: le second n'a passé qu'un peu plus d'une minute sur les tapis israéliens, le premier même pas trente secondes ! "Trop rapide", a regretté Traineau.

Sur les six Français ayant combattu depuis jeudi, un seul a survécu à son premier combat: Alpha Djalo (-81 kg). Mieux, pour ses premiers pas européens, le judoka de 21 ans a atteint les quarts de finale après deux succès arrachés au golden score (le temps additionnel après les quatre minutes réglementaires de combat, ndlr). Il s'est ensuite incliné en repêchages, perdant tout espoir de s'offrir une médaille de bronze.

"Ca m'a fait mal au coeur de voir que Marie-Eve (Gahié) et les garçons avaient perdu. Ca m'a mis un coup au moral mais je me suis vite reprise. Je me suis dit qu'il fallait ramener une médaille, pas plus de déception", a résumé Agbegnenou.

Au tour désormais des médaillés olympiques Audrey Tcheuméo (-78 kg) et Cyrille Maret (-100 kg), et pourquoi pas de la jeune pépite des Bleus, Romane Dicko (18 ans, +78 kg), de faire grimper le compteur de médailles samedi.

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