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La confiance dans les médias à son plus bas historique

(Belga) Les Français ont de moins en moins confiance dans les médias, même s'ils continuent de s'intéresser fortement à l'actualité, selon la nouvelle édition du baromètre annuel du journal La Croix menée en plein mouvement des "gilets jaunes".

L'aiguille du baromètre, qui était remontée début 2018, rechute: la confiance des Français dans les médias atteint son plus bas niveau depuis le premier sondage, en 1987, selon cette étude dévoilée jeudi, réalisée début janvier par l'institut Kantar Sofres auprès d'un millier de personnes. Alors que les "gilets jaunes" occupent la une de l'actualité depuis novembre, seul un tiers des Français interrogés se déclarent satisfaits de la couverture médiatique de cet inédit mouvement de contestation. Près de la moitié la juge mauvaise. Les sondés reprochent notamment aux médias en général d'avoir "dramatisé les évènements" (67%) et laissé trop de place "à des gens qui expriment un point de vue extrême" (52%). La télévision, média préféré des Français pour s'informer, recueille paradoxalement un niveau de confiance de seulement 38% (-10 points en un an). La radio, le média auquel ils font traditionnellement le plus confiance, en recueille 50% (-6 points). La presse écrite s'effondre aussi à 44% (-8 points), tandis que la confiance des Français dans les informations trouvées sur internet reste à un niveau très bas (25%), proche des niveaux observés en 2005 et 2006. Autre signe de défiance: près de trois-quarts des sondés jugent toujours que les journalistes ne sont indépendants ni du pouvoir politique ni des pressions de l'argent. "Ce sondage fait apparaître un grand esprit critique", a résumé le directeur de La Croix, Guillaume Goubert, lors d'une table ronde pour analyser ces résultats organisée mercredi. "Ça nous dérange, ça nous secoue, mais ce n'est pas une mauvaise nouvelle." Car paradoxalement, s'ils s'en méfient de plus en plus, les Français s'intéressent aussi de plus en plus à l'information. Après un pic enregistré à la suite des attentats de 2015, l'intérêt porté à l'actualité avait chuté dramatiquement. Il remonte début 2019, en plein mouvement des "gilets jaunes". Les deux-tiers (67%) des personnes interrogées déclarent "suivre les nouvelles avec grand intérêt", contre 62% en 2018. L'institut Kantar constate cependant une double fracture, générationnelle et sociale: d'un côté, 74% des plus de 65 ans témoignent d'une appétence moyenne voire grande pour l'actualité; de l'autre, moins de la moitié des 15-24 ans s'intéresse à l'actualité (50%), tout comme les moins diplômés (51%). (Belga)

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