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Maryse Wolinski, à la barre du procès des attentats de Charlie Hebdo, n'a pas pu voir les images: "J'ai fermé les yeux, c'est trop difficile"

Au procès des attentats de Charlie Hebdo et de l'hypercasher à Paris, ce sont les proches des victimes qui témoignent aujourd'hui. Maryse Wolinski notamment puisque l'épouse du dessinateur est attendue à la barre. Avant cela, elle se confie sur ses sentiments, ses attentes, et aussi sur l'importance pour elle de l'écriture.

"J'étais sereine juste avant le procès, et depuis que le procès a commencé, c'est une épreuve", confie Maryse Wolinski. L'épreuve des images diffusées au procès : on y voit les frères Kouachi surgissant dans les locaux du journal. Puis il y a les photos et les vidéos de la police, les corps inertes le sang, le silence.

"Moi je me suis dit : je vais rester dans la salle parce qu'il faut cesser avec les fantasmes, il faut que je vois. Puis, je n'ai pas pu voir parce que j'ai fermé les yeux. Enfin, j'ai commencé à regarder et quand on allait voir mon mari,  j'ai fermé les yeux. Je ne voulais pas, c'est trop difficile", confie la veuve du dessinateur. 

Dans son livre, Maryse Wolinski s'adresse en le tutoyant à Chérif Kouachi, le tueur. Une manière, dit-elle, d'extraire de son existence cette obsession qui la ronge. 

"Je me suis dit : il faut que ça cesse, il faut que je vive et non pas survivre. Et je me suis dit : ça ne peut passer que par l'écriture. Au risque de la vie, le titre, m'a été inspirée par une très jolie phrase de la philosophe Simone Weil :'la vérité au risque de la vie'. Et moi je cherche la vérité dans ce procès et dans cet attentat", ajoute-t-elle.

La vérité sur les Kouachi et sur les lacunes dans la surveillance du journal, la vérité sur son amour brisé et sur le cancer qui la frappe, c'est de tout cela dont elle voudrait parler au procès mais tout cela n'est pas le sujet.

"La victime, c'est Georges Wolinski, les victimes, ce sont ceux qui ont été assassinés. J'estime que quand on est victime, on n'est pas dans le combat. Moi, j'ai envie d'être dans le combat", dit-elle enfin.

"Ce qui compte ce n'est pas de gagner mais de combattre, écrit-elle, sans se soumettre"

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