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Présidentielle: Pécresse et Wauquiez orchestrent leurs retrouvailles

Opération retrouvailles pour Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, qui ont affiché leur unité vendredi en Haute-Loire pour "gagner ensemble" la présidentielle, et tourner le dos au passé alors que la candidate des Républicains met la lutte contre l'insécurité au coeur de sa campagne.

"L'accueillir ici est un symbole de mon soutien et de mon engagement total aux côtés de Valérie", a assuré le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dans la petite ville de Dunières.

"Je serai totalement engagé à ses cotés dans cette campagne parce que c'est la seule chose qui m'intéresse", a-t-il ajouté en rappelant: "l'enjeu pour nous, c'est la présidentielle".

"On va gagner ensemble, c'est moi qui vous le dis", a assuré Valérie Pécresse, en saluant "un grand président de région". Laurent Wauquiez aura "un rôle pilier" dans sa campagne à la tête du comité de soutien des élus, a-t-elle ajouté devant une nuée de caméras avides d'immortaliser ces images de concorde.

M. Wauquiez avait déjà promis son engagement dans une interview en décembre. Mais c'est la première fois que la candidate, qui lui avait rendu une visite privée après son investiture, organisait une sortie publique commune, lourde de sens compte-tenu des crispations passées.

En juin 2019, Mme Pécresse avait quitté LR en dénonçant un parti "cadenassé de l'intérieur, dans son organisation, mais aussi dans ses idées". Elle s'était auparavant inquiétée d'un "rétrécissement" du parti alors dirigé par Laurent Wauquiez.

"C’était une vraie détestation", se souvient un soutien de la candidate, "elle trouvait qu’il incarnait une droite radicale, trop clivante".

Vendredi, Laurent Wauquiez l'a martelé: Valérie Pécresse "a fait un début de campagne très important qui consistait à tourner les pages du passé".

L'ancien président de LR, qui a quitté ces fonctions en 2019, garde un statut particulier dans le parti même s'il a renoncé à se présenter en 2022. "Pour les militants, c'est la star, à la rentrée des jeunes il n'a même pas eu à ouvrir la bouche que c'était l’émeute", se souvient un soutien de Mme Pécresse.

Estimant que "notre pays est entré en décadence", M. Wauquiez a lancé un "serment du Puy-en-Velay: que 2022 sonne l'heure du retour de la France".

- "Nation éducative" -

Il y a désormais, selon lui, "une profonde convergence de vues entre nous tous qui s'est reconstruite à l'occasion du congrès", avec "des convictions claires, fermes sur le régalien", sur "la revalorisatoin du travail" et "la mîtrise des dépenses publiques".

Souvent considérée comme porteuse d'une vision libérale à droite, la fondatrice de Libres! fait en effet pourtant entendre dans sa campagne un ton très ferme sur le régalien, aux côtés d'Eric Ciotti.

Parlant de "restaurer la fierté française", promettant d'intensifier les "charters" de sans-papiers ou de "ressortir le Karcher" contre les délinquants, elle affiche aussi sa volonté de revaloriser le travail.

Alors que la droite a enfin une chance d'accéder au second tour, la candidate s'emploie à rassembler le plus largement possible, avant une journée samedi consacrée aux Centristes et à l'UDI.

Débutant sa visite vendredi par la maison de santé, Mme Pécresse y avait égrené ses propositions: "Moins de paperasse et de bureaucratie", "libéraliser le cumul emploi-retraites", envoyer "4.000 jeunes médecins" dans des zones sous-dotées à la fin de leurs études.

Lors d'une réunion publique au Puy-en-Velay, elle s'est ensuite longuement étendue sur son projet pour l'éducation, au risque d'un décalage avec les attentes de la salle enthousiasmée par la photo avec Laurent Wauquiez.

"Service public du soutien scolaire", "réserve éducative nationale" constituée de professeurs retraités ou d'étudiants, "externats d'excellence"... Il faut, selon elle, "revenir aux fodamentaux" pour créer "une Nation éducative".

Celle qui veut, au nom de l'autonomie, "en finir avec le caporalisme scolaire", a aussi promis, reprendant une idée de Xavier Bertrand, qu'il n'y aurait "plus de fermeture de classes contre l'avis du maire". Mais s'il faut pour cela "des moyens", il n'y aura "pas de revalorisation uniforme pour tous", a-t-elle averti.

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