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Procès des attentats de Paris: tensions pendant l'interrogatoire d'Abdeslam, les avocats de la défense quittent la salle

Les avocats de la défense ont unanimement quitté mardi le procès des attentats du 13-Novembre pour protester du refus de la cour d'acter formellement des incidents survenus lors de l'interrogatoire très tendu du principal accusé Salah Abdeslam.

Face aux bancs laissés vides par la défense, le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès, a décidé de suspendre l'audience peu avant 18h00.

Elle reprendra mercredi midi.

Le président avait déjà suspendu une première fois l'audience auparavant après un accrochage avec l'un des avocats de Salah Abdeslam, Me Martin Vettes, auquel il avait lancé: "Et ben alors, changez de métier !". Sa remarque a été suivie d'applaudissements nourris dans le public.

Une première salve d'applaudissements, accompagnés de hurlements, était survenu après que Salah Abdeslam a affirmé lors de son interrogatoire qu'on "(avait) bousillé (sa) vie".

"130 morts !", a notamment crié une partie civile à l'adresse du seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre, dans une ambiance électrique.

Les avocats de Salah Abdeslam ont tour à tour tenté de prendre la parole pour protester contre l'absence de réaction de la cour, mais leurs micros sont restés coupés.

Après une suspension d'une vingtaine de minutes, le président Périès a lancé un "appel au calme".

"J'essaie depuis plusieurs mois de maintenir la sérénité des débats (...) Dans ce cadre-là, il n'est pas admissible d'avoir des manifestations de la part du public", a déclaré le magistrat. "Je ne peux pas tolérer qu'il y ait eu des applaudissements ni des cris, ni des commentaires, ce n'est pas comme ça qu'on doit rendre la justice".

Un appel trop tardif pour la défense de Salah Abdeslam, qui a demandé que soient formellement actés plusieurs incidents.

Outre les applaudissements et leur impossibilité de prendre la parole, ils ont déploré que la première assesseure ait dit à Salah Abdeslam que les "parties civiles (attendaient) d'autres réponses" de sa part.

Estimant la sérénité des débats "compromise", les avocats de Salah Abdeslam et ceux de ses 13 coaccusés ont quitté la salle.

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